MILWAUKEE — Alors que Donald Trump se prépare à prononcer un discours à la Convention nationale républicaine, l’ambassadrice du Canada aux États-Unis exhorte les Canadiens à parler aux Américains de l’importance des relations entre les deux pays.
«Si vous êtes au bord du lac cet été avec des voisins américains, prenez juste un moment pour vous rappeler à quel point nous avons de la chance de nous avoir comme voisins», a plaidé Kirsten Hillman, qui assiste à la convention à Milwaukee.
« Et combien de prospérité et de sécurité nous en retirons. »
Dans une entrevue, Mme Hillman a fait valoir que les États-Unis sont un «écosystème bruyant» et qu’il faut beaucoup de travail pour garantir que les informations sur les relations canadiennes circulent. Mais, a-t-elle ajouté, il est extrêmement important de s’assurer que les Américains comprennent que le succès du Canada leur profite aussi.
Le républicain Ed Schlesser a déclaré qu’il avait le sentiment que M. Trump avait montré un nouveau côté plus résilient et plus tempéré depuis la fusillade.
«Il veut vraiment le faire pour l’ensemble des États-Unis et du monde», a dit M. Schlesser, vêtu d’une chemise rouge sur laquelle il est écrit Trump, près de la convention.
Inquiétude
M. Trump, qui s’apprête à accepter officiellement la nomination présidentielle républicaine, devrait s’exprimer publiquement jeudi soir pour la première fois depuis qu’il a été la cible d’une tentative d’assassinat, samedi.
La convention de quatre jours a revigoré la base républicaine derrière M. Trump, et ses partisans affirment que l’ancien président unifiera le parti et le pays. La dernière journée, placée sous le thème «Rendre sa grandeur à l’Amérique une fois de plus», devrait présenter la vision de Trump pour le pays.
Certains dirigeants mondiaux ont exprimé leurs inquiétudes quant à la possibilité imminente que Trump revienne à la Maison-Blanche, alors que le président Joe Biden a mis sa campagne sur pause en raison d’un résultat positif à la COVID-19 cette semaine, à un moment critique pour les démocrates.
Les spéculations sur l’acuité mentale de Biden se multiplient après un débat désastreux contre Trump le mois dernier et de multiples faux pas lors du sommet des dirigeants de l’OTAN à Washington, la semaine dernière.
Mme Hillman a confié qu’elle avait rencontré des sénateurs, des représentants du Congrès et des membres de l’administration précédente de M. Trump lors de la convention. Les gens parlent de choses qui leur tiennent à cœur «et qui ne sont pas exclusivement liées à la personne qu’ils ont désignée comme candidat à la présidentielle», a-t-elle nuancé.
«Fondamentalement, les Américains qui sont élus pour représenter leur peuple veulent s’assurer qu’ils sont prospères, qu’ils sont en sécurité, qu’ils ont un avenir, que leurs enfants ont un avenir — et leur relation avec le Canada contribue réellement à ces objectifs.»
Investir en défense pour conserver un précieux allié
Le sénateur de l’Ohio JD Vance, choisi par Donald Trump comme candidat à la vice-présidence, s’est montré un opposant virulent à l’aide militaire américaine à l’Ukraine en guerre contre l’envahisseur russe. En outre, M. Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne soutiendrait pas les membres de l’OTAN qui n’atteignent pas leurs objectifs en matière de dépenses de défense.
Le premier ministre Justin Trudeau a promis d’atteindre l’objectif de dépenses, l’équivalent de 2 % du produit intérieur brut, d’ici 2032. Mais il a été critiqué pour ce long échéancier et le manque de détails sur la manière dont Ottawa l’atteindra.
Plusieurs premiers ministres ont exhorté le Canada à atteindre l’objectif de dépenses de l’OTAN, soulignant la nécessité de préserver les relations bilatérales.
«Pour le Canada et ses relations avec les États-Unis — nous sommes des partenaires commerciaux importants — nous voulons qu’ils nous respectent pleinement, sous tous les aspects, y compris notre capacité à honorer nos obligations», a notamment plaidé le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, lors de la réunion du Conseil de la fédération, cette semaine à Halifax.
M. Trump a également envisagé une augmentation des droits de douane sur les produits étrangers, suggérant un droit de douane général de 10 % sur presque toutes les importations.