Israël bombarde le Liban en représailles aux tirs de roquettes sur son territoire

Isabel Debre, The Associated Press
Israël bombarde le Liban en représailles aux tirs de roquettes sur son territoire

JÉRUSALEM — Israël a mené de rares frappes aériennes au Liban, vendredi, ce qui pourrait mener à un conflit plus large entre les deux pays. Israël a également continué à bombarder la bande de Gaza.

Les frappes israéliennes sur le sud du Liban — que des analystes ont décrit comme étant l’incident violent le plus important depuis la guerre d’Israël en 2006 — menaçaient de faire entrer la confrontation entre les deux nations dans une nouvelle phase encore plus dangereuse.

Bien que l’armée israélienne n’ait pas tardé à souligner que ses avions de combat avaient touché des sites appartenant uniquement à des groupes militants palestiniens, cette frappe risque d’irriter l’ennemi acharné d’Israël, le Hezbollah, qui domine une grande partie du sud du Liban et qui s’est déjà présenté comme un défenseur des Palestiniens et la ville contestée de Jérusalem.

Alors même qu’Israël annonçait qu’il autorisait les habitants du sud à quitter les abris anti-bombes et à rentrer chez eux après une accalmie d’une heure dans les hostilités, l’armée israélienne a annoncé qu’elle renforçait les forces d’infanterie et d’artillerie le long des frontières du pays avec le Liban et Gaza «pour se préparer à toutes les éventualités».

«Les forces militaires sont en état d’alerte maximale», a déclaré sans détour le général de brigade Daniel Hagari.

Un responsable palestinien, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat parce qu’il n’était pas autorisé à s’entretenir avec les médias, a fait savoir que les responsables de la sécurité égyptiens travaillaient avec le Hamas et Israël pour désamorcer la situation.

Escalade du conflit

Les frappes aériennes israéliennes sont survenues en réponse à un barrage de roquettes inhabituellement important en provenance du Liban, après que les raids de la police israélienne à la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem, ont provoqué l’indignation dans le monde arabe.

Le lieu saint se trouve sur une colline sacrée pour les musulmans et les juifs. En 2021, une escalade également déclenchée par des affrontements dans l’enceinte d’Al-Aqsa s’est transformée en une guerre de 11 jours entre Israël et les dirigeants du Hamas.

Vendredi, un conflit a de nouveau éclaté dans l’enceinte de la mosquée.

Avant les prières de l’aube, la police israélienne a brandi des matraques pour frapper de nombreux fidèles palestiniens qui scandaient des slogans faisant l’éloge du Hamas. Une heure plus tard, pouvait-on voir sur des vidéos, des Palestiniens quittaient les lieux levant les poings et criant en faveur des tirs de roquettes du Hamas, s’attirant de nouveau les foudres de la police israélienne.

L’armée israélienne a souligné qu’il est clair que les deux parties veulent éviter un conflit à grande échelle. «Nous répondrons au calme par le calme», a mentionné vendredi aux journalistes le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne. Mais, a-t-il ajouté, «tous nos yeux sont maintenant sur Jérusalem».

L’armée israélienne a précisé vendredi que les militants palestiniens à Gaza avaient jusqu’à présent tiré 44 roquettes depuis Gaza, dont seulement 23 ont traversé le territoire israélien.

Réplique

L’armée israélienne a donc reconnu avoir pilonné Gaza avec de nouvelles frappes aériennes vendredi, touchant 10 cibles qu’elle a décrites comme des tunnels souterrains, ainsi que des sites de production et de développement d’armes appartenant en grande partie au groupe militant du Hamas.

Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat à Gaza, mais le ministère palestinien de la Santé a révélé que l’une des frappes avait causé des dommages à un hôpital pour enfants de la ville de Gaza.

«Ce n’est pas la première fois que des établissements de santé sont ciblés, et c’est inacceptable», a martelé le ministère à propos des dommages causés à l’hôpital pédiatrique Al Dorra.

Cependant, quelques heures plus tard, au cours d’une brève accalmie des hostilités aux frontières nord et sud d’Israël, une fusillade palestinienne présumée en Cisjordanie aurait coûté la vie à deux femmes d’une vingtaine d’années et blessé grièvement une autre personne de 45 ans, ont indiqué des médecins israéliens.

La série de violences actuelle a commencé mercredi, après que la police israélienne a fait deux descentes dans la mosquée Al-Aqsa. Cela a conduit jeudi à des tirs de roquettes depuis Gaza et, dans une escalade significative, au barrage depuis le Liban.

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