La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a déclaré mercredi aux membres de la sororité historiquement noire «Zeta Phi Beta» que «nous ne plaisantons pas» et a demandé leur soutien pour l’élire comme présidente en novembre.
Dans un discours prononcé trois jours après le lancement officieux de sa candidature pour la présidentielle, Mme Harris a estimé que les électeurs américains sont confrontés actuellement à un choix entre deux visions différentes de la nation: l’une centrée sur l’avenir, l’autre sur le passé.
Les électeurs de l’Indiana n’ont pas soutenu un candidat démocrate à la présidentielle depuis près de 16 ans. Mme Harris, une femme d’origine noire et sud-asiatique, s’adressait mercredi à un groupe déjà enthousiasmé par son statut historique de candidate démocrate probable et que son équipe de campagne espère séduire.
Mme Harris a remercié mercredi ces femmes pour leur appui en l’élisant à la vice-présidence, et Joe Biden à la présidence. Elle leur a demandé un autre effort, «pour la nation».
Dans une note publiée mercredi, la présidente de la campagne, Jen O’Malley Dillon, a souligné que le soutien des femmes, des non blancs et des plus jeunes était essentiel au succès de Mme Harris.
«Là où va la vice-présidente Harris, l’enthousiasme de la base suit, a écrit Mme O’Malley Dillon. Cette campagne sera serrée, elle sera âprement menée, mais la vice-présidente Harris est en position de force – et elle va gagner.»
Pourtant, les démocrates sont confrontés à des défis importants, alors que les Américains éprouvent des sentiments de frustration face à l’inflation et que l’ancien président Donald Trump, le candidat républicain, a survécu à une récente tentative d’assassinat qui a dynamisé davantage sa base déjà fidèle.
Mais la note de Mme O’Malley Dillon était plus optimiste que le chemin étroit emprunté par la campagne démocrate depuis la performance désastreuse de M. Biden, âgé de 81 ans, lors du débat de juin. M. Biden a finalement jeté l’éponge dimanche.
«Une vision audacieuse»
Mme Harris a mentionné que M. Biden s’adressera à la nation plus tard mercredi afin d’expliquer aux Américains pourquoi il a décidé de se retirer. Elle l’a qualifié de «leader avec une vision audacieuse».
«Nous sommes tous profondément reconnaissants pour son service rendu à notre nation», a-t-elle déclaré avant de comparer le programme de l’administration avec celui de Donald Trump.
«Ces extrémistes veulent nous ramener en arrière, mais nous ne reviendrons pas en arrière, a-t-elle assuré. Partout dans notre pays, nous assistons à une attaque frontale contre les libertés et les droits durement acquis et durement gagnés.»
Elle a cité la liberté de voter, d’être à l’abri de la violence armée, d’aimer ouvertement qui on veut, d’«apprendre et de reconnaître notre véritable et complète histoire», et la liberté «d’une femme de prendre des décisions concernant son corps et de ne pas laisser son gouvernement lui dire quoi faire».
Alors que la campagne Harris continuera de mettre l’accent sur les États du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie pour obtenir les 270 voix électorales nécessaires, Mme Harris espère être compétitive en Caroline du Nord, en Géorgie, en Arizona et au Nevada.
M. Trump est généralement plus fort auprès des électeurs blancs qui n’ont pas fait d’études à l’université. L’enquête «AP VoteCast» a révélé que ce groupe représentait 43 % de tous les électeurs américains en 2020 et que M. Trump avait obtenu leur appui dans une marge de 62 % à 37 %, même s’il a perdu l’élection présidentielle.
Pour les démocrates, les femmes noires feraient probablement une différence fondamentale en novembre — et Mme Harris semble les avoir galvanisées autour de sa candidature.
Lors des élections de 2020, le sondage «AP VoteCast» avait constaté que les femmes noires ne représentaient que 7 % de l’électorat américain. Mais 93 % d’entre elles ont voté pour M. Biden, ce qui a contribué à lui donner la victoire dans des luttes serrées dans des États clés comme le Michigan, la Pennsylvanie et la Géorgie.
Lorsque Mme Harris a annoncé sa candidature, environ 90 000 femmes noires se sont connectées à un appel vidéo dimanche soir pour sa campagne – une soudaine démonstration de soutien à une ancienne élève de l’Université Howard et à une ex-membre de la sororité «Alpha Kappa Alpha», qui a fait de la chanson «Freedom» de Beyoncé sa musique d’ambiance lors d’événements politiques.
Après sa visite dans l’Indiana mercredi, Mme Harris devait se rendre à Houston pour prononcer une allocution jeudi au congrès annuel de la Fédération américaine des enseignants, qui a déjà appuyé sa candidature.