La Cour suprême du Panama empêche un contrat de 20 ans à une minière canadienne

The Associated Press
La Cour suprême du Panama empêche un contrat de 20 ans à une minière canadienne

PANAMA VILLE — La Cour suprême du Panama a déclaré mardi inconstitutionnelle l’attribution d’une concession de 20 ans à une mine de cuivre canadienne. 

L’attribution de la concession avait déclenché des semaines de manifestations de la part d’écologistes et d’autres qui affirmaient que les activités minières endommageraient une zone côtière boisée et menaceraient l’approvisionnement en eau. 

L’annonce faite par le tribunal composé de neuf juges, après quatre jours de délibérations, a déclenché des acclamations parmi les manifestants qui attendaient dehors et brandissaient des drapeaux panaméens. 

«C’est ce que nous attendions», a déclaré la manifestante Raisa Banfield après ce qu’elle a qualifié d’attente angoissante. «Le président doit suspendre les opérations aujourd’hui.» 

Le différend concernant la mine à ciel ouvert a donné lieu à certaines des manifestations les plus importantes de ces dernières années au Panama, notamment le blocage de la centrale électrique de la mine. Les manifestants ont également bloqué des tronçons de l’autoroute panaméricaine, notamment près de la frontière avec le Costa Rica. Juste avant l’annonce de la décision, ils ont ouvert la route pour permettre aux camions de marchandises de passer.

First Quantum Minerals a pris acte de la décision du tribunal mardi.

«Nous tenons à affirmer notre engagement inébranlable à respecter la réglementation dans tous les aspects de nos activités dans le pays», a indiqué la société dans une déclaration.

«Nous ferons d’autres commentaires lorsque des détails supplémentaires sur la décision seront rendus publics.»

Minera Panama, la filiale locale de First Quantum Minerals, a précisé dans une déclaration au début du mois que de petits bateaux avaient bloqué son port dans la province de Colón, empêchant les approvisionnements d’atteindre la mine. 

La police navale a rapporté qu’un navire transportant du charbon avait décidé de faire demi-tour en raison de «l’hostilité d’un groupe de manifestants qui, depuis leurs bateaux, jetaient des pierres et des objets artisanaux contondants» avant d’être dispersés. 

Les manifestants, une large coalition de Panaméens, craignaient l’impact de la mine sur la nature et notamment sur l’approvisionnement en eau. 

La mine emploie des milliers de personnes et représente 3 % du produit intérieur brut du Panama. En mars, le législateur panaméen a conclu un accord avec First Quantum autorisant Minera Panama à continuer d’exploiter l’immense mine de cuivre du centre du Panama pendant au moins 20 ans supplémentaires. 

La mine a été temporairement fermée l’année dernière lorsque les négociations entre le gouvernement et First Quantum ont échoué sur les paiements exigés par le gouvernement. 

Le contrat, approuvé définitivement le 20 octobre, permet à la filiale de continuer à exploiter la mine dans une jungle riche en biodiversité sur la côte atlantique à l’ouest de la capitale pendant les 20 prochaines années, avec la possibilité de le prolonger pour 20 ans supplémentaires si la mine reste en activité. 

Depuis le début des manifestations, le gouvernement a failli adopter une loi qui aurait résilié le contrat, mais il a fait marche arrière lors d’un débat à l’Assemblée nationale le 2 novembre. Le dernier espoir des manifestants était que les tribunaux panaméens déclarent le contrat inconstitutionnel.

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