La démolition d’un bâtiment de l’école de Parkland, aux États-Unis, a commencé

Terry Spencer, The Associated Press

La démolition d’un bâtiment de l’école secondaire Marjory Stoneman Douglas de Parkland, en Floride, où 17 personnes sont mortes lors d’une tuerie en 2018, a commencé vendredi tôt le matin, sous le regard des familles des victimes.

Plusieurs membres des familles des victimes se tenaient à environ 90 mètres du chantier, dans le stationnement de l’école, tenant leur téléphone portable pour prendre des photos et filmer l’événement.

À proximité, Dylan Persaud, qui était sur les bancs de cette école en 2018, assistait au début des destructions.

Dylan Persaud se tenait près du bâtiment des élèves de première année lorsque la fusillade a commencé ce jour-là. Il a perdu sept amis et son professeur de géographie, Scott Beigel, dans la fusillade.

«J’aimerais que ça disparaisse, a-t-il déclaré. Ça met un point final à l’histoire. Ils devraient y installer un joli mémorial pour les 17 (victimes).»

Les familles des victimes étaient invitées à assister aux premiers coups de la démolition et à détruire elles-mêmes une partie du bâtiment de l’école si elles le souhaitaient. Les responsables prévoient d’achever ce projet avant le retour des 3300 élèves de l’école en août, après les vacances d’été. La plupart étaient à l’école primaire lorsque la fusillade s’est produite.

Le bâtiment avait été conservé pour servir de preuve lors du procès du tireur en 2022. Les jurés ont visité les salles criblées de balles et tachées de sang. S’ils ont épargné au tireur la peine de mort, ce dernier purge désormais une peine à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.

Le comté de Broward n’est pas le seul à avoir détruit un bâtiment scolaire après une fusillade de masse. Dans le Connecticut, l’école primaire de Sandy Hook a été démolie après la fusillade de 2012 et remplacée. Au Texas, les autorités ont fermé l’école élémentaire Robb à Uvalde après la fusillade de 2022 et prévoient de la démolir. La bibliothèque de Columbine High, dans le Colorado, a été démolie après l’événement tragique de 1999.

Au cours de l’année dernière, les proches de certaines victimes ont accompagné la vice-présidente Kamala Harris, des membres du Congrès, des responsables d’écoles, des policiers et environ 500 autres invités venus de tout le pays pour visiter le bâtiment. Ils ont principalement démontré comment des mesures de sécurité améliorées telles que des vitres pare-balles dans les fenêtres des portes, un meilleur système d’alarme et des portes verrouillables de l’intérieur auraient pu sauver des vies.

Plusieurs ont qualifié la visite de déchirante, qui les ramenait à ce jour triste du 14 février 2018. Des manuels scolaires et des ordinateurs portables étaient ouverts sur les bureaux, où se trouvaient des fleurs fanées pour la Saint-Valentin, alors que des ballons dégonflés et des ours en peluche abandonnés étaient éparpillés au milieu de verre brisé. Ces objets ont maintenant été jetés.

Le représentant américain Jared Moskowitz, un ancien élève de l’école, a déclaré vendredi dans un communiqué que la communauté avait été changée à jamais par la fusillade.

«Je n’aurais jamais pensé voir l’école où j’ai obtenu mon diplôme se transformer en zone de guerre. Ce que j’ai vu dans ce bâtiment est vraiment obsédant: des fenêtres criblées de balles, des devoirs éparpillés partout, du sang dans le couloir, a déploré Jared Moskowitz. Les habitants de Parkland n’auront plus à ignorer cet horrible rappel de notre chagrin. Les familles de ces innocents tués ce jour-là ne pourront jamais tourner la page, mais au moins pourront avancer.»

Le conseil scolaire du comté de Broward n’a pas encore décidé par quoi le bâtiment sera remplacé. Les enseignants ont suggéré un terrain de pratique pour l’orchestre, ou pour des officiers de réserve des forces armées des États-Unis, relié par un sentier paysager à un mémorial voisin érigé il y a quelques années. Plusieurs des étudiants tués appartenaient à ces deux groupes.

Certains parents souhaitent que le site soit transformé en mémorial.

Tony Montalto, dont la fille Gina est décédée ce jour-là, a déclaré dans un communiqué que la démolition est «une étape nécessaire pour aller de l’avant». Il a plaidé en faveur de programmes de sécurité dans les écoles et d’un site commémoratif.

«Même si nous ne pourrons jamais effacer la douleur et les souvenirs, nous pouvons créer un espace qui honore leur héritage et favorise l’espoir d’un avenir plus sécuritaire, a-t-il soutenu. C’est pourquoi nous nous battons chaque jour pour adopter une législation importante qui assure la sécurité des membres de notre famille dans leur école.»

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