L’administration Biden renvoient une cinquantaine d’Haïtiens dans leur pays

The Associated Press
L’administration Biden renvoient une cinquantaine d’Haïtiens dans leur pays

MIAMI — L’administration du président américain Joe Biden a renvoyé une cinquantaine d’Haïtiens dans leur pays d’origine, ont annoncé les autorités jeudi. 

Il s’agit de la première expulsion de masse depuis plusieurs mois vers ce pays des Caraïbes aux prises avec une recrudescence de la violence des gangs.

Le département de la sécurité intérieure a déclaré dans un communiqué qu’il «continuera à appliquer les lois et politiques américaines dans tout le détroit de la Floride et dans la région des Caraïbes, ainsi qu’à la frontière sud-ouest.

«La politique américaine consiste à renvoyer les non-citoyens qui n’ont pas établi de base légale pour rester aux États-Unis», a-t-il indiqué. 

Les autorités n’ont pas fourni de détails sur le vol, outre le nombre d’Haïtiens expulsés à bord.

Selon Thomas Cartwright de Witness at the Border, un groupe de défense qui suit les données de vol, un avion avait quitté Alexandria, en Louisiane, une plaque tournante des opérations d’expulsion, et était arrivé à Cap-Haïtien, en Haïti, après une escale à Miami.

Plus de 33 000 personnes ont fui la capitale haïtienne, Port-au-Prince, en moins de deux semaines alors que des gangs pillent des maisons et attaquent les institutions de l’État, selon un rapport publié le mois dernier par l’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU.

La majorité des personnes déplacées se sont rendues dans la région sud d’Haïti, qui est généralement paisible comparée à Port-au-Prince, qui compte une population estimée à 3 millions d’habitants et qui est largement paralysée par la violence des gangs.

La police nationale d’Haïti manque de personnel et est dépassée par des gangs dotés de puissants arsenaux. De nombreux hôpitaux ont cessé leurs activités en raison d’une pénurie de fournitures médicales.

Les États-Unis ont opéré un vol d’expulsion par mois vers Haïti de décembre 2022 à janvier dernier, selon Witness at the Border. 

Le groupe indique que les vols d’expulsion étaient fréquents après qu’un camp de 16 000 migrants, en grande partie des Haïtiens, se soient rassemblés sur les rives de la rivière Del Rio, au Texas, en septembre 2021. Ils sont toutefois devenus rares à mesure que de moins en moins d’Haïtiens traversaient illégalement la frontière en provenance du Mexique.

Des Haïtiens ont été arrêtés en traversant la frontière mexicaine 286 fois au cours des trois premiers mois de l’année, soit moins de 0,1 % des plus de 400 000 arrestations toutes nationalités confondues. 

Plus de 150 000 personnes sont entrées légalement aux États-Unis depuis janvier 2023 en vertu des pouvoirs présidentiels pour accorder l’entrée pour des raisons humanitaires, et de nombreux autres sont entrés légalement en utilisant un système de rendez-vous en ligne aux points de passage terrestres avec le Mexique appelé CBP One.

Le département de la sécurité intérieure a mentionné jeudi qu’il «surveillait la situation» en Haïti. Les garde-côtes américains ont rapatrié 65 Haïtiens qui avaient été arrêtés en mer au large des côtes des Bahamas le mois dernier.

Haitian Bridge Alliance, un groupe de défense des migrants, a appelé à l’arrêt des vols d’expulsion vers Haïti, affirmant jeudi que les États-Unis «condamnaient sciemment les plus vulnérables, qui sont venus vers nous en cas de besoin, à un danger imminent».

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