L’homme accusé d’avoir poignardé l’auteur Salman Rushdie a rejeté mardi un accord de plaidoyer qui aurait raccourci sa peine en prison d’État, mais l’aurait exposé à une accusation fédérale liée au terrorisme, a déclaré l’avocat du suspect.
Hadi Matar, 26 ans, est détenu sans caution depuis l’attaque de 2022, au cours de laquelle il est accusé d’avoir poignardé l’écrivain acclamé plus d’une douzaine de fois, alors qu’il était sur scène sur le point de donner une conférence à l’institution Chautauqua, dans l’ouest de New York. Salman Rushdie a perdu un œil lors de l’incident.
L’avocat de M. Matar, Nathaniel Barone, a confirmé que son client avait rejeté l’accord mardi à Mayville, dans l’État de New York.
L’accord aurait permis à M. Matar de plaider coupable dans le comté de Chautauqua pour tentative de meurtre en échange d’une peine de prison maximale de 20 ans, contre 25 ans auparavant. Cela l’aurait également obligé à plaider coupable à une accusation fédérale de tentative de soutien matériel à une organisation terroriste désignée, ce qui aurait pu entraîner une peine supplémentaire de 20 ans, ont indiqué les avocats.
M. Rushdie, qui a détaillé l’attaque et son rétablissement dans un mémoire, avait passé des années dans la clandestinité après que l’ayatollah Khomeini ait émis une fatwa, ou un décret, en 1989, appelant à sa mort à cause du roman de Rushdie «Les Versets sataniques», que certains musulmans considèrent comme blasphématoire. L’auteur est réapparu dans le public à la fin des années 1990 et a voyagé librement au cours des deux dernières décennies.
Hadi Matar est né aux États-Unis, mais possède la double nationalité au Liban, où ses parents sont nés. Sa mère a déclaré que son fils était devenu renfermé et maussade après avoir rendu visite à son père au Liban, en 2018.
M. Rushdie a écrit dans ses mémoires qu’il avait vu un homme courir vers lui dans l’amphithéâtre, où il était sur le point de parler de l’importance de protéger les écrivains du danger. L’auteur figure sur la liste des témoins du prochain procès de Hadi Matar.
