L’armée russe a commencé mardi des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques, dans ce qui ressemble à un avertissement aux hauts responsables occidentaux évoquant la possibilité d’une implication plus sérieuse dans la guerre en Ukraine.
C’était la première fois que la Russie annonçait publiquement des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques, même si ses forces nucléaires stratégiques organisent régulièrement des exercices.
Selon un communiqué du ministère de la Défense publié mardi, la première étape des nouveaux exercices prévoyait «une formation pratique à la préparation et à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques», notamment les missiles Kinzhal et Iskander à capacité nucléaire.
Les manœuvres ont lieu dans le district militaire Sud, qui comprend plusieurs régions russes à la frontière avec l’Ukraine, comme la Crimée, illégalement annexée à l’Ukraine en 2014 et quatre régions ukrainiennes que la Russie a annexées illégalement en 2022 et occupe partiellement.
Les exercices ont été annoncés le 6 mai, le ministère de la Défense ayant déclaré dans un communiqué qu’ils interviendraient en réponse aux «déclarations provocatrices et menaces de certains responsables occidentaux à l’égard de la Fédération de Russie».
Les armes nucléaires tactiques comprennent des bombes aériennes, des ogives pour missiles à courte portée et des munitions d’artillerie et sont destinées à être utilisées sur un champ de bataille. Elles sont moins puissantes que les armes stratégiques – des ogives massives qui arment des missiles balistiques intercontinentaux et sont destinées à anéantir des villes entières.
Cette annonce intervient après que le président français Emmanuel Macron a réitéré qu’il n’excluait pas l’envoi de troupes en Ukraine, et que le ministre britannique des Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré que les forces de Kyiv seraient en mesure d’utiliser des armes britanniques à longue portée pour atteindre des cibles en Russie. Le Kremlin a qualifié ces commentaires de dangereux, augmentant les tensions entre la Russie et l’OTAN.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré le 6 mai que la déclaration de M. Macron et d’autres remarques de responsables britanniques et américains avaient motivé les exercices nucléaires, qualifiant ces remarques de «nouvelle vague d’escalade».