Christophe Deloire, qui a négocié la libération de journalistes emprisonnés dans le monde entier et offert refuge aux journalistes menacés en tant que directeur général du groupe Reporters sans frontières (RSF), est décédé samedi. Il avait 53 ans.
Il luttait contre un cancer soudain et agressif. Il est mort à Paris entouré de ses proches, selon les membres du conseil d’administration de RSF.
Le Français était «un défenseur infatigable, sur tous les continents, de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme, dans un contexte de chaos informationnel, a déclaré RSF dans un communiqué. Le journalisme a été le combat de sa vie, qu’il a mené avec une conviction inébranlable.»
M. Deloire s’est souvent rendu en Ukraine, en Turquie, en Afrique et au-delà pour faire pression sur les gouvernements et défendre les journalistes derrière les barreaux ou menacés. Des militants de la liberté de la presse de nombreux pays ont rendu hommage à son travail et pleuré son décès.
Il a aidé la journaliste russe Marina Ovsiannikova à fuir la Russie lors d’une opération secrète en 2022, après avoir été critiquée pour avoir dénoncé la guerre en Ukraine en direct à la télévision. RSF a également lancé un programme visant à fournir des équipements de protection et une formation aux journalistes ukrainiens après l’invasion russe.
En public et en coulisses, M. Deloire a œuvré pour la libération du journaliste Olivier Dubois, détenu par des extrémistes islamistes au Mali pendant deux ans et libéré en 2023, et pour d’autres journalistes emprisonnés.
Au cours de ses 12 années à la tête de RSF, il a élargi la portée et l’activisme du groupe et a accru sa visibilité auprès des gouvernements. Sous sa direction, RSF a lancé la Journalism Trust Initiative, un programme pour certifier les médias et ainsi restaurer la confiance du public dans l’information, de même qu’un programme appelé Forum pour la démocratie afin de parer aux menaces contre les libertés démocratiques.
Né le 22 mai 1971 à Paray-le-Monial en Bourgogne, M. Deloire a travaillé comme journaliste d’enquête et dirigé une importante école de journalisme française, le CFJ, avant de devenir directeur général de RSF.
Il laisse dans le deuil son épouse Perrine et leur fils Nathan.