Le gouvernement travailliste veut tourner la page sur la crise du coût de la vie

Jill Lawless, The Associated Press
Le gouvernement travailliste veut tourner la page sur la crise du coût de la vie

Le nouveau gouvernement travailliste britannique a fait campagne en promettant d’apporter des changements audacieux à un coût modeste. Le premier ministre Keir Starmer a eu l’occasion de préciser mercredi comment il compte concilier ces deux objectifs, tandis que le gouvernement a annoncé ses plans pour l’année à venir.

Le roi Charles III est arrivé au Parlement dans une calèche pour prononcer le discours du trône, écrit pour lui par le gouvernement. M. Starmer a déclaré que la législation annoncée dans le discours «soulagerait le Royaume-Uni» et «créerait de la richesse pour les gens à travers le pays» en stimulant la croissance économique.

Le discours a promis que les travaillistes feraient construire davantage de maisons et de projets d’infrastructure, renforceraient les droits des travailleurs et créeraient une nouvelle stratégie industrielle.

Le roi a affirmé que l’objectif était de «voir le niveau de vie augmenter dans toutes les nations et régions du Royaume-Uni».

Les travaillistes ont remporté les élections britanniques du 4 juillet par une victoire écrasante. Les électeurs avides de changement après des années de difficultés politiques et économiques ont évincé le Parti conservateur après 14 ans au pouvoir.

Le discours du trône est la pièce maîtresse de l’ouverture officielle du Parlement, une occasion où la splendeur royale rencontre la politique intransigeante, alors que Charles revêt une couronne sertie de diamants, s’assoit sur un trône doré et annonce le programme législatif du gouvernement.

Le premier ministre Starmer a déclaré que le discours constituerait un «acompte sur nos projets pour les cinq prochaines années», qui sont centrés sur la croissance de l’économie chancelante du Royaume-Uni. Il a promis de réparer les infrastructures vieillissantes et les services publics effilochés du pays, mais a assuré qu’il n’augmenterait pas les impôts des particuliers et insistait sur le fait que le changement devait être lié à des «règles budgétaires inviolables».

Un programme ambitieux

Le gouvernement a fait savoir que le discours de mercredi comprendrait plus de 35 projets de loi – le dernier discours des conservateurs n’en comptait que 21 – allant de la construction de logements à la nationalisation des chemins de fer britanniques et à la décarbonisation de l’approvisionnement en électricité du pays avec une entreprise publique d’énergie verte.

«Il semble que ce sera très ambitieux et de très grande envergure», a indiqué Jill Rutter, chercheuse principale au groupe de réflexion Institute for Government.

Des mesures seront prises pour accorder davantage de pouvoirs aux collectivités locales et une loi garantira que tous les budgets gouvernementaux feront l’objet d’un examen indépendant préalable. Mme Rutter a qualifié cela de «projet de loi anti-Liz Truss», faisant référence à la première ministre conservatrice dont le programme de réductions d’impôts non financées en 2022 avait ébranlé l’économie britannique et mis fin à son bref mandat.

De nouvelles mesures visant à renforcer la sécurité des frontières sont également attendues, faisant suite à la décision de M. Starmer d’abandonner le projet des conservateurs d’envoyer vers le Rwanda les personnes arrivant au Royaume-Uni à partir de la Manche. Le projet litigieux faisait face à de multiples contestations judiciaires et a coûté au Royaume-Uni plusieurs centaines de millions de livres, sans qu’un seul vol ne décolle.

Une loi devrait également être adoptée pour réglementer le développement de l’intelligence artificielle (IA), une rupture possible avec l’approche légère du gouvernement précédent en matière de gouvernance de l’IA.

Réforme du système politique et de la Chambre des lords

Le gouvernement pourrait également annoncer des changements importants dans le système politique du Royaume-Uni, notamment en abaissant l’âge de voter de 18 à 16 ans, l’une des promesses électorales du parti travailliste.

Il pourrait même s’attaquer à un enjeu qui a découragé les gouvernements précédents: la réforme de la Chambre des lords. La chambre haute non élue du Parlement compte près de 800 membres – pour la plupart nommés à vie, avec une poignée de juges, d’évêques et d’aristocrates héréditaires. M. Starmer a affirmé qu’il aimerait supprimer les nobles héréditaires et fixer l’âge de la retraite des lords à 80 ans.

Alors qu’une grande partie du programme de M. Starmer marque une rupture avec le gouvernement conservateur défait de l’ancien premier ministre Rishi Sunak, le premier ministre travailliste pourrait relancer le plan Sunak visant à empêcher les générations futures de fumer en augmentant progressivement l’âge minimum pour acheter du tabac.

Le discours de mercredi est le deuxième de ce type prononcé par Charles depuis la mort de sa mère, la reine Élisabeth II, en septembre 2022. Malgré tous ses atours royaux – y compris des lords en robes bordées d’hermine et un fonctionnaire connu sous le nom de Black Rod – c’est un discours du trône qui n’a que le nom.

«Le roi n’a aucune influence dans cela», a affirmé Jill Rutter.

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