Le nouveau premier ministre d’Haïti, Garry Conille, est sorti de l’hôpital dimanche après avoir passé une nuit en traitement pour une raison qu’il n’a pas divulguée.
Dans une vidéo publiée sur YouTube, Garry Conille a déclaré qu’il se sentait bien et qu’il était «prêt» à continuer à aider le pays à sortir de la crise sécuritaire actuelle en formant un gouvernement qui donnera la priorité à des questions telles que les soins de santé.
Dans sa vidéo, M. Conille a déclaré : «Tout le temps que j’étais à l’hôpital, je pensais à quelque chose : les personnes qui doivent aller à l’hôpital général n’y arrivent pas (en raison de la violence généralisée). Les gens qui ont besoin de soins de santé n’en ont pas les moyens.»
La violence des gangs reste implacable dans ce pays des Caraïbes, avec trois policiers tués dimanche et un quatrième porté disparu, selon Synapoha, un syndicat de police. Les policiers faisaient partie d’une nouvelle unité antigang, selon le syndicat.
La violence a contraint environ 60 % des hôpitaux de la zone métropolitaine de la capitale à fermer, tandis que des gangs pillent et brûlent des pharmacies et que les médecins doivent rester chez eux certains jours pour éviter de dangereux affrontements.
Garry Conille est arrivé en Haïti le 1er juin après qu’un conseil de transition l’a choisi comme nouveau premier ministre du pays. Il travaillait à l’extérieur du pays en tant que directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le nouveau premier ministre a une tâche ardue devant lui : réprimer la violence endémique des gangs tout en aidant à sortir Haïti de la profonde pauvreté, avec une inflation atteignant un record de 29 %, selon les plus récentes données.
Ces dernières années, les gangs qui contrôlent au moins 80 % de Port-au-Prince ont forcé plus de 360 000 personnes à quitter leur foyer. Celles-ci contrôlent également les principales routes reliant la capitale aux régions du nord et du sud d’Haïti, paralysant souvent le transport de marchandises essentielles.
Le prédécesseur de Garry Conille, Ariel Henry, a été contraint de démissionner en avril, à la suite d’attaques coordonnées de gangs qui se sont emparés de commissariats de police, ont attaqué des prisons et ont tiré sur le principal aéroport international du pays alors que M. Henry était en voyage officiel au Kenya.
Le gouvernement haïtien attend désormais le déploiement, avec le soutien de l’Organisation des Nations unies, d’une force de police venant du Kenya et d’autres pays.
Une personne proche de M. Conille, qui a parlé sous couvert d’anonymat, car elle n’était pas autorisée à parler aux médias, a déclaré à l’Associated Press qu’elle était avec le premier ministre lorsqu’elle a remarqué que ce dernier semblait avoir du mal à respirer. La personne a déclaré avoir appelé des responsables et leur avoir suggéré de l’emmener à l’hôpital.
Garry Conille semblait de bonne humeur dans la vidéo publiée dimanche, où il portait une chemise violette et s’exprimait sur fond d’arbres et de buissons.
«J’espère que d’ici le début de la semaine prochaine, nous pourrons avoir un gouvernement en place, a-t-il déclaré. Je fais tout ce que je peux pour sortir de cette crise.»