Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a prêté serment mardi pour un second mandat après avoir été élu lors d’un scrutin écrasant entaché par l’apathie et des questions concernant le décompte des voix.
La cérémonie d’investiture du deuxième mandat de cinq ans de M. Tebboune s’est déroulée au Palais du peuple, à Club-des-Pins, une station balnéaire sur la côte ouest de la capitale, Alger. Les deux adversaires de M. Tebboune, l’islamiste Abdellali Hassan Cherif et le socialiste Youcef Aouchiche, ont assisté à la cérémonie qui a eu lieu trois jours après que la Cour constitutionnelle algérienne a certifié la victoire écrasante de M. Tebboune aux élections du 7 septembre.
La Cour en a fait l’annonce samedi après un recomptage des voix que M. Tebboune et ses deux adversaires avaient remis en question.
Les chiffres montrent que M. Tebboune devance M. Cherif, qui s’était présenté avec le Mouvement de la société pour la paix, d’environ 75 points de pourcentage. M. Cherif a remporté près de 950 000 voix, soit environ 9,6 %. Le Front des forces socialistes de M. Aouchiche a remporté plus de 580 000 voix, soit environ 6,1 %.
Avec 7,7 millions de voix, le président sortant a remporté 84,3 % des voix, dépassant de plusieurs millions de voix et d’une marge à deux chiffres sa victoire de 2019.
M. Cherif et M. Aouchiche ont été critiqués pour avoir participé à une élection que les critiques du gouvernement ont dénoncée comme un moyen pour l’élite politique algérienne de faire étalage de démocratie dans un contexte de répression politique plus large.
Tout au long de la campagne, chacun des trois candidats a mis l’accent sur la participation, appelant les électeurs et les jeunes à voter et à défier les appels au boycottage du scrutin.
Le taux de participation à l’échelle nationale a été de 46,1 %, dépassant l’élection présidentielle de 2019, où 39,9 % de l’électorat avait participé, selon les chiffres du tribunal.