Le président du Bangladesh dissout le Parlement en prévision de nouvelles élections

Julhas Alam, The Associated Press
Le président du Bangladesh dissout le Parlement en prévision de nouvelles élections

Le président du Bangladesh a dissous le Parlement, mardi, ouvrant la voie à de nouvelles élections pour remplacer la première ministre qui a démissionné et fui le pays après des semaines de manifestations contre son gouvernement.

Le président Mohammad Shahabuddin a également ordonné que la cheffe de l’opposition, Khaleda Zia, soit libérée de son assignation à résidence. Mme Zia, rivale de longue date de la première ministre déchue Sheikh Hasina, a été reconnue coupable de corruption par le gouvernement en 2018.

Les rues de Dacca semblaient plus calmes mardi, alors que des manifestants en liesse se rassemblaient devant la résidence de la dirigeante déchue. Certains manifestants se sont pris en photo avec les soldats qui gardent le bâtiment où, la veille, des manifestants en colère ont pillé des meubles, des tableaux, des pots de fleurs et des poulets.

Alors que le pays attendait l’émergence d’un nouveau gouvernement, un leader du mouvement étudiant a fait savoir que les manifestants souhaitaient que Muhammad Yunus, un gagnant du prix Nobel de la paix, dirige un gouvernement intérimaire.

M. Yunus, qui est actuellement à Paris pour les Jeux olympiques, a qualifié la démission de Mme Hasina de «deuxième jour de libération du pays». Il n’a pas pu être contacté dans l’immédiat pour commenter, mais le leader étudiant Nahid Islam a indiqué que M. Yunus avait accepté.

Opposant de longue date à la dirigeante déchue, M. Yunus a été accusé de corruption par son gouvernement et jugé pour des accusations qui, selon lui, étaient motivées par la vengeance. Il a reçu le prix Nobel en 2006 pour son travail de pionnier en matière de microcrédit.

Le président du Bangladesh et son plus haut commandant militaire ont affirmé lundi soir qu’un gouvernement intérimaire serait bientôt formé pour présider de nouvelles élections.

Mme Hasina, qui était au pouvoir depuis 15 ans, a fui vers l’Inde en hélicoptère lundi alors que des manifestants défiaient le couvre-feu militaire pour marcher dans la capitale. Des milliers de manifestants ont finalement pris d’assaut sa résidence officielle, de même que d’autres bâtiments associés à son parti et à sa famille.

Depuis plusieurs semaines, des manifestants se sont rassemblés dans les rues du pays pour s’opposer au système de quotas pour les emplois gouvernementaux qui, selon ses opposants, favorisait les personnes ayant des liens avec le parti au pouvoir.

La répression des manifestations a conduit à des affrontements qui ont fait des dizaines de morts et n’ont fait qu’alimenter le mouvement d’opposition au gouvernement de Mme Hasina.

Le chef militaire du Bangladesh, le général Waker-uz-Zamam, a déclaré qu’il prenait le contrôle temporaire du pays après la démission de Mme Hasina et en attendant la formation d’un gouvernement intérimaire. L’armée exerce une influence politique importante au Bangladesh, qui a été confronté à plus de 20 coups d’État ou tentatives de coup d’État depuis son indépendance en 1971.

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