VARSOVIE, Pologne — Le président polonais Andrzej Duda a opposé vendredi son veto à une loi qui aurait permis l’accès à la pilule du lendemain en vente libre pour les filles et les femmes âgées de 15 ans et plus, a indiqué son bureau.
M. Duda s’est dit préoccupé par la santé des mineurs et qu’il tenait compte de la voix des parents.
Selon un communiqué de son bureau, le président a renvoyé la loi au Parlement, mais il est ouvert à un débat sur l’accès gratuit à la pilule contraceptive hormonale pour les personnes âgées de 18 ans et plus.
La déclaration soutient qu’aucun argument convaincant n’a été avancé lors du débat public pour justifier l’accès gratuit à la pilule pour les filles de moins de 18 ans.
Le mois dernier, le Parlement a approuvé la loi, mais elle avait encore besoin de l’approbation du président Duda pour entrer en vigueur.
Le nouveau gouvernement pro-Union européenne souhaitait que cette loi soit un premier pas vers une libéralisation des réglementations polonaises en matière de reproduction, qui comptent parmi les plus restrictives d’Europe.
Ils ont été hérités du précédent gouvernement conservateur dont M. Duda a approuvé les décisions. Ces décisions restrictives ont suscité des manifestations massives dans les rues.
Le veto du président signifie que la pilule, appelée «ellaOne», qui empêche la grossesse et qui n’est pas une pilule abortive, reste disponible uniquement sur ordonnance.
En réaction, la ministre de la Santé, Izabela Leszczyna, a affirmé que dans le cadre d’un «plan B», une directive serait donnée autorisant les pharmaciens à délivrer les ordonnances nécessaires. Le plan sera soumis au débat public avant sa mise en œuvre.
En Pologne, pays majoritairement catholique, l’avortement n’est légal que lorsque la grossesse menace la santé ou la vie d’une femme, ou résulte d’un viol. Cette loi stricte a eu un effet dissuasif sur les médecins polonais et a entraîné un certain nombre de décès de femmes dont la grossesse était difficile.
