Les autorités bélarusses ont annoncé mardi avoir lancé de nouvelles enquêtes criminelles contre des douzaines de militants de l’opposition, dans le cadre d’une vaste répression contre la dissidence à l’approche du scrutin présidentiel de l’année prochaine, au cours duquel le président autoritaire du pays, Alexandre Loukachenko, a l’intention de briguer un septième mandat. Il est déjà au pouvoir depuis plus de 30 ans.
Après la précédente réélection de M. Loukachenko en 2020, qui a été considérée dans le pays et à l’étranger comme étant truquée, il a répondu à une vague de manifestations de masse par une répression brutale qui a vu plus de 65 000 personnes arrêtées.
Environ 1300 personnes sont actuellement détenues en tant que prisonniers politiques, selon l’organisme de défense des droits de la personne «Viasna», dont son fondateur, le lauréat du prix Nobel de la paix Alès Bialiatski.
Le Comité d’enquête, principal organisme d’enquête criminelle de l’État bélarusse, a annoncé mardi avoir ouvert de nouvelles enquêtes criminelles contre 22 militants de l’opposition accusés pour leur implication présumée dans une «conspiration pour prendre le pouvoir» et contre 23 autres accusés d’avoir créé un «groupe extrémiste» pour leurs activités.
Les militants, dont la plupart ont fui le Bélarusse, se sont vu confisquer leurs appartements et autres biens. Ils risquent jusqu’à 12 ans de prison s’ils sont reconnus coupables.
Les nouvelles enquêtes criminelles font suite à la décision des militants de lancer un nouvel effort pour coordonner les activités de l’opposition avant l’élection présidentielle de l’an prochain et préparer le terrain pour de futures réformes démocratiques. En août dernier, des militants de l’opposition bélarusses ont également organisé des rassemblements dans plusieurs pays.
Des centaines de milliers de personnes ont fui ce pays dans le cadre de la répression brutale des manifestations après l’élection de 2020. L’organisme Viasna a déclaré qu’au moins 66 militants de l’opposition rentrés au Bélarus ont été reconnus coupables et condamnés pour des accusations à motivation politique. D’autres ont été envoyés dans des hôpitaux psychiatriques pour y suivre une thérapie obligatoire.