Les factions palestiniennes du Hamas et du Fatah ont signé à Pékin une déclaration visant à mettre fin à un conflit qui dure depuis un an, ont annoncé mardi les médias officiels chinois, franchissant ainsi une étape vers une éventuelle résolution du profond fossé entre les parties alors que la guerre à Gaza fait rage.
La déclaration est le résultat de la dernière d’une série de pourparlers destinés à unir les parties. Les déclarations précédentes ont échoué, jetant le doute sur la possibilité que les négociations parrainées par la Chine aboutissent réellement à une résolution. Cela survient alors qu’Israël et le Hamas réfléchissent à une proposition de cessez-le-feu soutenue par la communauté internationale, qui mettrait un terme à la guerre de neuf mois et qui libérerait des dizaines d’otages israéliens détenus par le Hamas.
Toutefois, même après la signature d’un accord, la vision d’un Gaza d’après-guerre reste incertaine, Israël étant farouchement opposé à tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.
Depuis que la guerre actuelle a éclaté à Gaza, les responsables du Hamas ont déclaré que le parti ne souhaitait pas revenir au pouvoir à Gaza comme il le faisait avant le conflit, et le groupe a appelé à la formation d’un gouvernement de technocrates qui serait convenu par les différentes factions palestiniennes, qui prépareraient le terrain pour des élections à la fois à Gaza et en Cisjordanie, avec l’intention de former un gouvernement unifié.
Les deux groupes ont signé la Déclaration de Pékin sur «la fin de la division et le renforcement de l’unité palestinienne», selon la chaîne de télévision publique CCTV.
Les deux groupes palestiniens rivaux, ainsi que 12 autres factions politiques, ont rencontré le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, concluant les pourparlers qui ont débuté dimanche, selon un article publié sur la plateforme de médias sociaux Weibo par la chaîne de télévision chinoise CGTN.
Une déclaration commune publiée après les dernières négociations à Pékin n’a donné aucun détail sur la manière et le moment où le gouvernement serait formé, affirmant seulement que cela se ferait «par accord entre les factions».
Le Fatah et le Hamas sont rivaux depuis que le Hamas a violemment mis en déroute les forces fidèles au Fatah du président palestinien Mahmoud Abbas à Gaza en 2007, s’emparant de l’enclave côtière appauvrie. L’Autorité palestinienne, dominée par le Fatah et dirigée par M. Abbas, administre une partie de la Cisjordanie occupée. L’opinion publique palestinienne la considère généralement comme corrompue, déconnectée de la réalité et comme un sous-traitant d’Israël en raison de leur coordination conjointe en matière de sécurité.
Les tentatives répétées visant à combler le fossé ont échoué, détruites par l’amère rivalité entre les factions pour le pouvoir et le refus de l’Occident d’accepter tout gouvernement incluant le Hamas à moins qu’il ne reconnaisse expressément Israël.
L’administration du président américain Joe Biden envisage une Autorité palestinienne remaniée pour diriger un Gaza d’après-guerre, et a recherché une série de réformes qui pourraient en faire une présence viable dans ce territoire ravagé par la guerre. Israël a rejeté cette idée, mais n’a pas proposé d’alternative crédible quant à la question de savoir qui gouvernera Gaza.
Le Jihad islamique palestinien, un petit groupe militant allié au Hamas, a publié mardi une déclaration après les pourparlers disant qu’il «rejette toujours toute formule incluant la reconnaissance d’Israël, explicitement ou implicitement», et qu’il a «exigé le retrait de la reconnaissance d’Israël par l’Organisation de libération de la Palestine».