Les médaillés olympiques en athlétisme seront rémunérés; 50 000 $ pour l’or

James Ellingworth, The Associated Press
Les médaillés olympiques en athlétisme seront rémunérés; 50 000 $ pour l’or

Monaco — L’athlétisme deviendra la première discipline à distribuer des bourses aux Jeux olympiques, a annoncé World Athletics mercredi, en soulignant qu’un médaillé d’or obtiendrait 50 000 $ à Paris.

Cette décision rompt de façon symbolique avec l’héritage amateur des Jeux olympiques, pour l’une des disciplines les plus prisées du plus grand événement sportif de la planète.

L’organisation qui chapeaute l’athlétisme sur la planète a indiqué qu’elle avait réservé un montant de 2,4 millions $ pour les médaillés d’or des 48 épreuves d’athlétisme qui seront au programme des JO de Paris cet été. Le relais par équipe qui triomphera partagera le montant de 50 000 $ entre ses membres.

Les médaillés d’argent et ceux de bronze devront patienter jusqu’aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028 pour être rémunérés à leur tour.

Le président de World Athletics, Sebastian Coe, a mentionné aux journalistes que cette décision est destinée «à reconnaître concrètement que notre part des revenus est attribuable majoritairement aux athlètes, qui sont les vedettes de ce spectacle».

Les bourses qui seront distribuées aux athlètes proviendront effectivement de la part des revenus générés par les JO qui sera distribuée par le Comité international olympique (CIO) à World Athletics.

Cependant, cette décision pourrait affecter le pouvoir du mouvement olympique, à l’aube des JO de Paris. Coe a indiqué que World Athletics avait prévenu le CIO de ses intentions seulement mercredi matin, peu avant la diffusion du communiqué confirmant l’initiative. Le CIO n’a pas réagi dans l’immédiat à une requête pour obtenir ses commentaires au sujet de l’initiative de World Athletics.

Le mouvement olympique est à l’origine une manifestation sportive amateure, et le CIO ne distribue pas de bourses. Cependant, plusieurs médaillés reçoivent des bourses du gouvernement de leur pays respectif, de leur fédération sportive nationale ou de leurs commanditaires — c’est notamment le cas au Canada.

«Je fais probablement partie de la dernière génération qui recevait un bon de 95 cents pour un repas et qui payait son billet de train en classe économique, afin de représenter mon pays dans ma discipline. Croyez-moi, je suis conscient de la transition que nous tentons d’initier», a évoqué Coe.

Le Britannique a remporté l’or au 1500 mètres aux Jeux olympiques de 1980 et 1984, à l’époque où l’athlétisme était sur le point d’accueillir les athlètes professionnels aux JO.

«C’est un tout autre monde par rapport à mon époque, donc il est nécessaire que cette discipline reconnaisse le changement de dynamique et la pression supplémentaire qui est imposée aux participants», a-t-il expliqué.

Dans d’autres sports tels que le tennis et le golf, le tournoi olympique représente le seul moment de la saison où les athlètes professionnels s’exécutent gratuitement, simplement pour décrocher une médaille. Coe a refusé de spéculer sur la volonté de ces autres disciplines d’imiter l’initiative de World Athletics.

«Je me suis toujours fait un point d’honneur de ne jamais m’exprimer au nom des autres sports», a conclu Coe.

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