Les véhicules neufs vendus aux États-Unis devront rouler en moyenne environ 38 milles (61,15 km) par gallon de carburant consommé dès 2031, contre environ 29 milles par gallon cette année, en vertu de nouvelles règles fédérales dévoilées vendredi par l’administration Biden.
Conformément à la règle, l’économie de carburant des voitures particulières devra augmenter de 2 % par an pour les années 2027 à 2031. L’économie de carburant des véhicules utilitaires sport (VUS) et autres camions légers augmentera aussi de 2 % par an, pour les années 2029 à 2031, selon les exigences publiées par l’Administration nationale de sécurité des autoroutes et du trafic des États-Unis (NHTSA).
Les chiffres sont inférieurs à une proposition publiée l’année dernière. Les responsables de l’administration ont déclaré que les exigences moins strictes donneraient à l’industrie automobile la possibilité de se concentrer sur les véhicules électriques. Des contraintes plus strictes auraient imposé des coûts importants aux consommateurs et les économies sur le carburant n’auraient pas été suffisantes pour les compenser.
Le président Joe Biden a fixé comme objectif que la moitié de tous les véhicules neufs vendus aux États-Unis en 2030 soient électriques, dans le cadre de sa lutte contre les changements climatiques. Les véhicules à essence constituent la plus grande source d’émissions de gaz à effet de serre (GES) aux États-Unis.
Les ventes de véhicules électriques ont représenté 7,6 % des ventes totales de véhicules neufs en 2023, contre 5,8 % en 2022.
Même s’il fait la promotion des véhicules électriques, Joe Biden a besoin de la coopération de l’industrie automobile et du soutien politique des travailleurs du secteur alors qu’il cherche à être réélu en novembre. Le syndicat United Auto Workers a soutenu Biden, mais a déclaré qu’il voulait s’assurer que la transition vers les véhicules électriques n’entraîne pas de pertes d’emplois et que l’industrie verse les meilleurs salaires aux travailleurs qui construisent des véhicules électriques et des batteries.
Son adversaire présumé aux élections, l’ancien président Donald Trump, et d’autres républicains ont dénoncé les réglementations du président en faveur des véhicules électriques comme étant injustes pour les consommateurs et un exemple du gouvernement qui outrepasse ses pouvoirs.
Les nouvelles normes permettront d’économiser près de 70 milliards de gallons de carburant jusqu’en 2050, évitant ainsi plus de 710 millions de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone d’ici le milieu du siècle, a déclaré l’administration Biden.
«Non seulement ces nouvelles normes permettront aux Américains d’économiser de l’argent à la pompe à chaque fois qu’ils font le plein, mais elles réduiront également la pollution nocive et rendront l’Amérique moins dépendante du pétrole étranger», a déclaré le secrétaire aux Transports, Pete Buttigieg, dans un communiqué. «Ces normes permettront aux propriétaires de voitures d’économiser plus de 600 $ en frais de carburant pendant la durée de vie de leur véhicule.»
La NHTSA a déclaré qu’elle cherchait à aligner ses réglementations afin qu’elles correspondent aux nouvelles règles de l’Agence de protection de l’environnement qui renforcent les normes en matière d’émissions d’échappement. S’il y a des divergences, les constructeurs automobiles devront probablement se conformer à la réglementation la plus stricte.
Au sein de la réglementation gouvernementale, les deux agences sont essentiellement chargées de fixer les exigences en matière d’économie de carburant, le moyen le plus rapide de réduire les émissions de GES étant de brûler moins de carburant.
Les chiffres d’économie de carburant utilisés par l’Associated Press reflètent les conditions de conduite réelles qui incluent des facteurs tels que la résistance au vent, les pentes et l’utilisation de la climatisation. En raison de ces facteurs, les chiffres réels sont inférieurs à la norme de kilométrage proposée par la NHTSA.
«Ces nouvelles normes d’économie de carburant permettront à notre pays d’économiser des milliards de dollars, contribueront à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et à rendre notre air plus pur pour tout le monde», a déclaré Sophie Shulman, administratrice adjointe de la NHTSA.
John Bozzella, président et directeur général de l’Alliance pour l’innovation automobile, un groupe industriel de premier plan, a déclaré que l’administration Biden «semble avoir adopté une règle CAFE (Corporate Average Fuel Economy) qui fonctionne avec les autres règles fédérales récentes sur les pots d’échappement». L’acronyme CAFE représente une réglementation qui vise à améliorer la consommation moyenne de carburant des véhicules.
Dan Becker, du Centre pour la diversité biologique, a qualifié les nouvelles règles d’inadéquates.
La NHTSA est censée établir des normes strictes pour les véhicules à essence et à diesel, a-t-il déclaré, «mais au lieu de cela, elle s’est assise sur ses pots d’échappement, laissant les constructeurs automobiles libres de fabriquer des voitures, des VUS et des camionnettes qui engloutiront et pollueront pendant des décennies et garderont l’Amérique coincée avec le pétrole».
L’administration «a cédé à la pression des constructeurs automobiles, avec une règle faible exigeant seulement une amélioration de 2 %» par an de l’économie de carburant, a déclaré M. Becker, ajoutant que la règle ne répond pas à l’exigence de l’agence de fixer des normes d’économie de carburant au niveau maximum réalisable technologiquement.
La NHTSA a affirmé que sa règle prévoyait une amélioration de 10 % par an pour les camionnettes commerciales et les fourgonnettes de travail pour chaque année entre 2030 et 2032. Les constructeurs automobiles peuvent répondre à ces exigences grâce à une combinaison de véhicules électriques, d’hybrides essence-électricité et à des améliorations de l’efficacité des véhicules à essence et diesel.
«À un moment donné», a ajouté M. Bozzella, «nous devrons nous demander s’il y a vraiment un besoin de CAFE dans un monde qui évolue rapidement vers l’électrification» du parc automobile.
Les normes d’économie de carburant sont «une relique des années 1970», a enchaîné M. Bozzella, «une politique visant à promouvoir les économies d’énergie et l’indépendance énergétique en rendant les véhicules à combustion interne plus efficaces. Mais ces véhicules sont déjà très efficaces. Et les véhicules électriques ne brûlent rien. Ils n’ont même pas de pot d’échappement.»