L’ONU prolonge le mandat de la force multinationale dirigée par le Kenya en Haïti

Edith M. Lederer, The Associated Press

Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté à l’unanimité, lundi, pour prolonger d’un an le mandat de la force multinationale dirigée par le Kenya en Haïti, après avoir ignoré un appel de Port-au-Prince à entamer des négociations pour transformer cette force en une véritable «mission de maintien de la paix de l’ONU».

Selon le projet final obtenu par l’Associated Press, la Chine et la Russie ont réussi à éliminer le paragraphe de la résolution qui reconnaissait l’appel du président du conseil présidentiel de transition d’Haïti à l’Assemblée générale de l’ONU «à entamer une discussion» sur le passage à une force de Casques bleus.

L’appel lancé jeudi dernier par Edgard Leblanc Fils était la première annonce publique de soutien par un responsable gouvernemental depuis que les États-Unis ont proposé une mission de maintien de la paix de l’ONU, début septembre, comme moyen d’obtenir davantage de ressources pour la mission actuellement dirigée par le Kenya.

Près de 400 policiers kényans sont maintenant en Haïti, rejoints par près d’une vingtaine de policiers et de soldats de la Jamaïque, pour lutter contre les gangs criminels. Le nombre de policiers est bien inférieur aux 2500 promis pour cette mission par divers pays, dont le Tchad, le Bénin, le Bangladesh et la Barbade. La mission a aussi un besoin sérieux de financement.

Les gangs criminels ont gagné en puissance depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021; on estime qu’ils contrôlent désormais jusqu’à 80 % de la capitale et se sont déplacés vers les zones environnantes. La recrudescence des meurtres, des viols et des enlèvements a conduit à un soulèvement violent des groupes d’autodéfense civile.

Le président du conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, a prévenu, lors de la réunion annuelle des dirigeants mondiaux à l’Assemblée générale des Nations unies, que si la mission actuelle soutenue par l’ONU a fait quelques progrès, «il reste encore beaucoup à faire» alors que la sécurité continue de se détériorer en Haïti.

Il a déclaré que les Haïtiens vivaient toujours dans la peur et ne pouvaient pas se déplacer librement dans le pays, incapables de travailler ou d’envoyer leurs enfants à l’école sans grands risques.

La courte résolution adoptée lundi à New York prolonge la mission multinationale de soutien à la sécurité jusqu’au 2 octobre 2025. Elle encourage la mission «à accélérer son déploiement et encourage davantage de contributions volontaires et de soutien».

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