L’UE ordonne à Google de se séparer de ses activités de publicité numérique

Kelvin Chan et Samuel Petrequin, The Associated Press
L’UE ordonne à Google de se séparer de ses activités de publicité numérique

BRUXELLES — Les autorités antitrust de l’Union européenne (UE) se sont attaquées à la lucrative activité de publicité numérique de Google dans une décision sans précédent ordonnant au géant de la technologie de céder une partie de son activité publicitaire afin de répondre aux préoccupations en matière de concurrence.

La Commission européenne, organe exécutif de l’Union européenne et principal responsable de l’application de la législation antitrust, a déclaré qu’à l’issue d’une enquête, elle estimait que «seule la cession obligatoire par Google d’une partie de ses services» permettrait de répondre aux préoccupations exprimées.

L’Union européenne, qui compte 27 États membres, a pris la tête du mouvement mondial de répression des grandes entreprises technologiques, mais elle s’est jusqu’à présent contentée d’infliger des amendes colossales, notamment trois amendes antitrust d’une valeur de plusieurs milliards d’euros à Google.

C’est la première fois que l’Union européenne ordonne à un géant de la technologie de se séparer de certaines de ses activités.

Google peut désormais se défendre en présentant ses arguments avant que la Commission ne rende sa décision finale. L’entreprise n’a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.

La décision de la Commission découle d’une enquête formelle qu’elle a ouverte en juin 2021, afin de déterminer si Google a enfreint les règles de concurrence de l’UE en favorisant ses propres services de technologie d’affichage publicitaire en ligne au détriment d’éditeurs, d’annonceurs et de services de technologie publicitaire rivaux.

L’enquête de la Commission s’est notamment concentrée sur YouTube, afin de déterminer si Google utilisait la position dominante du site de partage de vidéos pour favoriser ses propres services d’achat d’annonces en imposant des restrictions à ses rivaux.

Les activités de Google dans le domaine de la technologie publicitaire font également l’objet d’une enquête de la part de l’autorité britannique de surveillance antitrust et font l’objet d’une procédure judiciaire aux États-Unis.

Bruxelles a déjà infligé à Google des amendes d’une valeur de plus de 8 milliards d’euros (actuellement 11,5 milliards $) dans trois affaires antitrust distinctes, concernant son système d’exploitation mobile Android et ses services d’achat et de recherche de publicité.

L’entreprise fait appel de ces trois sanctions. L’année dernière, un tribunal de l’UE a légèrement réduit l’amende infligée à Android à 4,125 millions d’euros (5,9 milliards $). Les régulateurs de l’UE ont le pouvoir d’imposer des sanctions pouvant atteindre 10 % du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise.

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