L’Ukraine a tiré six missiles à longue portée fournis par les États-Unis sur la région russe de Briansk, a affirmé Moscou, ce qui représenterait la première utilisation de ces armes par Kyiv sur le territoire de la Russie au cours de la guerre qui franchit mardi le cap des 1000 jours.
L’utilisation alléguée de ces systèmes de missiles tactiques de l’armée, connus sous l’acronyme ATACMS, est survenue alors que le président russe, Vladimir Poutine, a abaissé le seuil d’utilisation des armes nucléaires. Il a ouvert la porte à une éventuelle réponse nucléaire de Moscou à une attaque même conventionnelle de toute nation appuyée par une puissance nucléaire, ce qui pourrait inclure des attaques ukrainiennes soutenues par les États-Unis.
Ces récents événements ont marqué une nouvelle escalade inquiétante dans le conflit qui a fait monter les tensions internationales à plusieurs reprises. Les États-Unis ont récemment exprimé leur consternation quant au déploiement de troupes nord-coréennes pour aider la Russie à combattre en Ukraine, tandis que Moscou s’est mis en colère lorsque Washington a assoupli les restrictions concernant l’utilisation des missiles à longue portée de fabrication américaine.
Le cap des 1000 jours a amplifié l’examen minutieux de la manière dont la guerre se déroule et de la façon dont elle pourrait se terminer, alors que des signes indiquent qu’un tournant pourrait se produire avec l’entrée en fonction du président désigné américain, Donald Trump, dans environ deux mois. M. Trump s’est engagé à mettre rapidement fin à la guerre et a critiqué les sommes dépensées par les États-Unis pour soutenir l’Ukraine.
Ni la Russie ni l’Ukraine ne peuvent soutenir la guerre pendant longtemps, estiment les experts, bien que la Russie soit capable de continuer plus longtemps en raison de ses ressources plus vastes.
Les forces ukrainiennes subissent une forte pression sur le champ de bataille à certains endroits sur la ligne de front d’environ 1000 kilomètres, où ses soldats sont épuisés. Les civils ukrainiens, quant à eux, ont été frappés à plusieurs reprises par des drones et des missiles russes.
Six missiles, selon Moscou
Mardi, l’Ukraine a affirmé avoir frappé un dépôt d’armes militaires à Briansk au milieu de la nuit, mais n’a pas précisé quelles armes avaient été utilisées. L’état-major ukrainien a soutenu que de multiples explosions et détonations ont été entendues dans la zone ciblée, autour de Karachev.
Dans un communiqué diffusé par les agences de presse russes, le ministère russe de la Défense a déclaré que l’armée avait abattu cinq missiles à longue portée et avait endommagé le sixième.
Les fragments sont tombés sur le terrain d’une installation militaire, a fait savoir le ministère. La chute des débris a déclenché un incendie, mais n’a pas fait de dégâts ni de victimes, a-t-il ajouté.
Les versions des deux camps n’ont pas pu être vérifiées de manière indépendante par l’Associated Press.
Karachev se trouve à environ 115 kilomètres de la frontière russo-ukrainienne.
Au cours de la guerre, l’Ukraine a pu pénétrer beaucoup plus profondément dans ce vaste pays, mais avec des drones plutôt que des missiles. Par exemple, des responsables russes ont signalé avoir intercepté des drones ukrainiens au-dessus de Moscou, qui se trouve à environ 500 kilomètres de la frontière.
Des frappes en Ukraine
Plus tôt mardi, des responsables ukrainiens ont rapporté qu’une troisième frappe russe en autant de jours sur une zone résidentielle en Ukraine avait tué au moins 12 personnes, dont un enfant.
La frappe, menée à l’aide d’un drone Shahed dans la région de Soumy, dans le nord de l’Ukraine, a touché lundi soir un dortoir d’un établissement scolaire de la ville de Hlukhiv. En plus des 12 victimes, 11 autres personnes ont été blessées, dont deux enfants, ont indiqué les autorités, qui n’ont pas écarté la possibilité que d’autres victimes soient coincées sous les décombres.
Dimanche, un missile balistique russe à sous-munitions a frappé une zone résidentielle de Soumy, tuant 11 personnes et en blessant 84 autres. Lundi, un barrage de missiles russes a déclenché des incendies dans le port d’Odessa, dans le sud du pays, tuant au moins 10 personnes et en blessant 43 autres.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a mentionné que les dernières frappes prouvent que Vladimir Poutine n’est pas intéressé par la fin de la guerre.
«Chaque nouvelle attaque de la Russie ne fait que confirmer les véritables intentions de Poutine. Il veut que la guerre continue. Les discussions sur la paix ne l’intéressent pas. Nous devons forcer la Russie à une paix juste par la force», a-t-il martelé.