Les troupes militaires de l’Ukraine contrôleraient désormais entièrement la ville de Soudja, dans la région de Koursk, en Russie, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
L’Ukraine mène actuellement une incursion audacieuse dans la région frontalière de Koursk. L’opération en est à sa deuxième semaine.
Soudja, la plus grande ville dont l’Ukraine se serait emparée jusqu’à présent, comptait environ 5000 habitants avant la guerre. Elle abrite une station de mesure du gaz naturel russe qui circule dans les pipelines ukrainiens pour se rendre vers l’Europe.
Le gaz naturel provenant des champs gaziers de Sibérie occidentale est acheminé par des conduites qui passent par Soudja et traversent la frontière ukrainienne pour rejoindre le réseau ukrainien.
M. Zelensky a indiqué qu’un bureau du commandement militaire ukrainien était en train d’être mis en place à Soudja. Il n’a pas précisé les détails ni les fonctions de ce bureau.
Les affirmations de M. Zelensky n’ont pas pu être vérifiées de façon indépendante par l’Associated Press. La Russie n’a pas réagi dans l’immédiat.
Par ailleurs, le gouverneur par intérim de Koursk, Alexeï Smirnov, a ordonné l’évacuation de la région de Glushkovo, à environ 45 kilomètres au nord-ouest de Soudja.
La Russie a également déclaré l’état d’urgence au niveau fédéral dans la région de Belgorod. Un état d’urgence au niveau régional avait été déclaré la veille, et le changement de statut suggère que les responsables estiment que la situation s’aggrave.
Les résidants qui souffrent de graves problèmes de santé pourront recevoir des paiements allant jusqu’à 600 000 roubles (environ 9200 $). Ceux qui subissent une perte de biens pourront recevoir jusqu’à 150 000 roubles (environ 2300 $), a annoncé le ministère russe des Situations d’urgence.
Le chef de l’armée ukrainienne, le général Oleksandr Syrskyi, a soutenu que les forces ukrainiennes ont pris 1000 kilomètres carrés de la région de Koursk. Cette affirmation n’a pas pu être vérifiée de manière indépendante.
Les lignes de contact à Koursk sont restées fluides, permettant aux deux parties de manœuvrer facilement, contrairement à la ligne de front statique dans l’est de l’Ukraine, où il a fallu des mois aux forces russes pour réaliser des gains même progressifs.
Les blogueurs militaires russes ont affirmé que les troupes russes arrivant dans la région ont endigué les avancées ukrainiennes, mais ils ont également noté que de petits groupes mécanisés ukrainiens ont continué à sonder les défenses russes.
S’adressant aux journalistes mercredi, l’ambassadeur adjoint de la Russie à l’ONU, Dmitry Polyansky, a rejeté les affirmations de M. Syrskyi selon lesquelles l’Ukraine aurait gagné 1000 kilomètres carrés en territoire russe.
«Ce qui se passe à Koursk est l’incursion de groupes de saboteurs terroristes, il n’y a donc pas de ligne de front en tant que telle», a-t-il fait valoir.
Il a assuré que les troupes ukrainiennes qui se trouvent dans les forêts seront ciblées et éliminées dans «un très bref délai».
M. Polyansky a qualifié l’incursion ukrainienne d’«opération absolument imprudente et folle», et a mentionné que l’objectif de l’Ukraine de forcer la Russie à déplacer ses troupes de l’est de l’Ukraine ne se concrétise pas, car Moscou possède suffisamment de troupes.
Dommages à Borisoglebsk
Une attaque de drones menée par l’Ukraine sur des bases aériennes en Russie a endommagé au moins deux hangars, a constaté l’Associated Press.
Des images prises mercredi par les Planet Labs PBC et analysées par l’agence de presse américaine montrent que deux hangars de la base aérienne de Borisoglebsk ont été touchés, alors qu’un champ de débris était visible autour des deux.
Il n’a pas été possible de déterminer dans l’immédiat à quoi servaient les hangars.
Il semble également que deux avions de chasse de la base aient potentiellement été endommagés.
À la base aérienne de Savasleika, une marque de brûlure était visible sur le tablier, mais il ne semblait pas y avoir de dommages sur les avions de chasse et les autres appareils qui s’y trouvaient.
