Le président de la France, Emmanuel Macron, a appelé mercredi les politiciens modérés de gauche et de droite à se regrouper pour vaincre l’extrême droite aux élections législatives.
M. Macron, un centriste, souhaite que «les femmes et les hommes de bonne volonté qui auront ensemble su dire non aux extrêmes» s’unissent pour bâtir un projet commun «sincère et utile au pays».
C’est de cette manière que le président français s’est adressé pour la première fois aux électeurs depuis qu’il a déclenché des élections nationales anticipées dans la foulée de la défaite écrasante de son parti face à l’extrême droite lors du récent vote au Parlement européen.
Son discours visait principalement à expliquer sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale, qui en a pris plus d’un par surprise. L’élection anticipée se tiendra trois semaines après le triomphe du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, le Rassemblement national, aux élections législatives de l’Union européenne.
M. Macron a soutenu qu’il avait décidé de convoquer un vote anticipé parce qu’il ne pouvait pas ignorer la nouvelle réalité politique après que son parti pro-européen a subi une cuisante défaite et recueilli moins de la moitié du soutien du Rassemblement national.
M. Macron, qui a toujours trois années à écouler à son deuxième mandat présidentiel, espère que les électeurs s’uniront pour contenir l’extrême droite lors des élections nationales.
«Depuis dimanche soir, les masques tombent. (…) Les choses sont donc simples aujourd’hui: nous avons des alliances contre nature aux deux extrêmes, qui ne sont d’accord à peu près sur rien, sinon les postes à partager, et qui ne seront pas en capacité d’appliquer un quelconque programme», a affirmé M. Macron en ouverture d’une conférence de presse à Paris.
La décision de dissoudre le Parlement et d’envoyer aux urnes les électeurs qui venaient d’exprimer leur mécontentement à l’égard de la politique de M. Macron est une décision risquée qui pourrait conduire l’extrême droite française à diriger un gouvernement pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les alliances potentielles et le système de vote à deux tours en vigueur en France lors des élections nationales rendent l’issue du scrutin très incertaine.
Les partis d’opposition de gauche et de droite se sont efforcés de former des alliances et de présenter des candidats lors des élections législatives anticipées qui auront lieu les 30 juin et 7 juillet.
Même si de fortes divergences subsistent entre les partis des deux côtés de l’échiquier politique, les personnalités éminentes qui appellent à un front unique semblent avoir un point commun: elles ne veulent pas coopérer avec M. Macron.
Malgré leurs divisions, les partis de gauche ont convenu lundi soir de former une alliance comprenant les verts, les socialistes, les communistes et l’extrême gauche, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon.
De son côté, Marine Le Pen s’efforce de consolider le pouvoir à droite dans le but de traduire le triomphe européen en victoire nationale et de se rapprocher de la revendication du pouvoir.
Le parti d’extrême droite, qui a un passé de racisme et de xénophobie, devrait remporter le plus grand nombre de sièges français au Parlement européen, potentiellement jusqu’à 30 sur les 81 que compte la France.