Mariano Grossi à Zaporijia: la centrale nucléaire toujours sous surveillance

Jamey Keaten, The Associated Press
Mariano Grossi à Zaporijia: la centrale nucléaire toujours sous surveillance

KIEV, Ukraine — Le chef de l’organe de surveillance nucléaire des Nations unies a visité jeudi la plus grande centrale nucléaire d’Europe, située dans le sud de l’Ukraine, où la rupture récente d’un barrage et le début d’une contre-offensive des forces de Kyiv dans la guerre ont accru les risques pour la sécurité.

La visite a été annoncée par la compagnie nationale ukrainienne d’énergie nucléaire, Energoatom, dans un message sur Telegram.

Rafael Mariano Grossi, chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a rencontré mardi à Kyiv le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour discuter des préoccupations concernant la centrale nucléaire de Zaporijia, occupée par la Russie.

L’AIEA a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude au sujet de cette installation, qui est l’une des dix plus grandes au monde, par crainte d’une catastrophe nucléaire potentielle. Des fonctionnaires de l’Agence sont en poste à la centrale, qui est toujours gérée par son personnel ukrainien.

La centrale a été à plusieurs reprises prise entre deux feux depuis que la Russie a lancé sa guerre contre l’Ukraine en février 2022 et s’est emparée de la centrale peu de temps après. 

La semaine dernière, la destruction du barrage de Kakhovka, dans la région de Kherson, au sud de l’Ukraine, partiellement occupée par la Russie, a suscité une nouvelle inquiétude. Ce barrage, situé plus bas sur le fleuve Dnipro, permettait de maintenir l’eau dans un réservoir qui refroidit les réacteurs de la centrale.

Les six réacteurs de la centrale sont à l’arrêt depuis des mois, mais celle-ci a toujours besoin d’électricité et de personnel qualifié pour faire fonctionner les systèmes de refroidissement essentiels et d’autres dispositifs de sécurité. 

L’Ukraine a récemment déclaré qu’elle espérait mettre le dernier réacteur en fonctionnement en arrêt à froid. Ce processus consiste à insérer des barres de contrôle dans le cœur du réacteur pour arrêter la réaction de fission nucléaire et la production de chaleur et de pression. 

«Combats acharnés»

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a affirmé jeudi que des zones de la ligne de front de 1000 kilomètres en Ukraine étaient le théâtre de «combats acharnés» après le lancement, prévu de longue date, de la contre-offensive de Kyiv à l’aide d’armes fournies par l’Occident.

Il a ajouté que les forces ukrainiennes «gagnent du terrain». Malgré cela, les analystes occidentaux et les responsables militaires ont prévenu qu’une campagne visant à chasser les forces du Kremlin de l’Ukraine pourrait prendre beaucoup de temps.

Entre-temps, les forces russes ont poursuivi leurs attaques aériennes contre l’Ukraine. Elles ont lancé quatre missiles de croisière et 20 drones explosifs iraniens Sahed au cours de la nuit, selon l’armée de l’air ukrainienne.

Les défenses aériennes ukrainiennes ont abattu tous les drones et un missile de croisière.

Les missiles russes ont touché des installations industrielles lors de la dernière frappe sur la ville de Kryvyï Rih, dans le sud-est de l’Ukraine, ville natale de M. Zelensky, blessant une personne, selon des responsables locaux.

Une frappe aérienne a également touché le centre-ville de Kherson aux premières heures de jeudi, perçant un immeuble de bureaux.

La Russie a également attaqué Kharkiv et Odessa avec des drones pendant la nuit, mais les autorités régionales ont déclaré qu’ils avaient tous été abattus.

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