Nigel Farage veut se présenter à la tête de «Reform U.K.» aux élections britanniques

Jill Lawless, The Associated Press
Nigel Farage veut se présenter à la tête de «Reform U.K.» aux élections britanniques

Le militant pro-Brexit et anti-immigration Nigel Farage est revenu sur le devant de la scène politique britannique, lundi, en annonçant qu’il prendrait la tête du parti de droite «Reform U.K.» et qu’il serait candidat lors des élections générales du 4 juillet prochain.

M. Farage a déclaré qu’il se présenterait dans la ville balnéaire de Clacton-on-Sea, dans une huitième tentative pour remporter un siège à la Chambre des communes. Ses sept tentatives précédentes ont toutes échoué.

Cette annonce, un casse-tête pour le premier ministre Rishi Sunak, intervient quelques jours seulement après que M. Farage a déclaré qu’il ne serait pas candidat parce qu’il était plus important de soutenir son allié Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de novembre.

Même si M. Farage a une chance de battre le candidat conservateur sortant à Clacton le 4 juillet, il a reconnu que son objectif plus large est de diriger la «véritable» opposition à un gouvernement du Parti travailliste si le Parti conservateur perd le pouvoir, comme plusieurs s’y attendent.

M. Farage a soutenu qu’il voulait mener une «révolte politique (…) en mettant un terme au statu quo» au Royaume-Uni.

Il vise à répéter la pression politique populiste qui a réussi à obtenir un référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, puis à le remporter en 2016.

«Je ne peux pas tourner le dos à ces millions de personnes qui m’ont suivi et qui ont cru en moi, a expliqué M. Farage lundi. J’ai changé d’avis parce que je ne peux pas décevoir des millions de personnes.»

Dans un discours d’annonce optimiste, M. Farage, qui a été membre du Parlement européen pendant plus de 20 ans — jusqu’au Brexit —, s’en est tenu à son scénario familier consistant à dénoncer les politiciens de carrière, les élites déconnectées et l’immigration de masse.

L’homme politique de 60 ans a également déclaré qu’il prendrait la tête du Parti réformiste, auparavant le Parti du Brexit. Ce rôle est tenu depuis la création du parti par Richard Tice — M. Farage en est le «président honoraire» et la figure de proue charismatique.

Les travaillistes menacent le règne conservateur

Les conservateurs de centre droit, au pouvoir depuis 14 ans, luttent contre le sentiment largement répandu selon lequel les électeurs britanniques veulent du changement. Le 4 juillet, ils éliront les 650 députés de la Chambre des communes.

Le favori pour devenir premier ministre est le chef du Parti travailliste, Keir Starmer, qui s’est engagé lundi à conserver les armes nucléaires du Royaume-Uni, alors qu’il cherche à dissiper les critiques selon lesquelles son parti de centre gauche serait faible en matière de défense nationale.

Sa campagne est centrée sur son affirmation d’avoir transformé le parti depuis qu’il a remplacé en 2020 Jeremy Corbyn, opposant de longue date aux armes nucléaires et critique de l’OTAN.

«Mon engagement en faveur de la dissuasion nucléaire est absolu», a soutenu M. Starmer lundi, lors d’une apparition de campagne dans un musée militaire à Bury, dans le nord-ouest de l’Angleterre.

«Personne qui aspire à devenir premier ministre n’exposerait les circonstances dans lesquelles cela serait utilisé. Ce serait irresponsable, mais cela fait partie intégrante de notre défense, donc bien sûr, nous devrons être prêts à l’utiliser», a-t-il déclaré.

Le Royaume-Uni est une puissance nucléaire depuis les années 1950, et les gouvernements travaillistes et conservateurs ont toujours soutenu l’arme atomique. Depuis les années 1990, la dissuasion nucléaire britannique se compose de quatre sous-marins de la Royal Navy armés de missiles Trident.

M. Starmer a affirmé que l’ensemble de ses proches collaborateurs partageait son engagement en faveur de l’arsenal nucléaire, même si plusieurs membres, dont la cheffe adjointe, Angela Rayner, et le porte-parole des affaires étrangères, David Lammy, ont voté contre le renouvellement des missiles Trident en 2016.

Il a déclaré qu’un gouvernement travailliste construirait les quatre nouveaux sous-marins nucléaires sur lesquels le gouvernement conservateur s’est déjà engagé.

M. Starmer a également promis qu’un gouvernement travailliste augmenterait les dépenses de défense à 2,5 % du produit intérieur brut, bien qu’il n’ait pas fixé d’échéancier.

M. Sunak, lui, promet que les conservateurs atteindront cette cible d’ici 2030.

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