Des frappes israéliennes ont fait au moins 51 victimes dans le sud de la bande de Gaza, principalement des femmes et des enfants, dans la nuit de mardi à mercredi. Pendant ce temps, l’armée israélienne a lancé des opérations terrestres dans la ville durement touchée de Khan Younis, selon des responsables médicaux palestiniens.
Israël continue de frapper ce qu’il considère comme des cibles militantes à travers Gaza près d’un an après l’attaque initiale du Hamas, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre. Dans les derniers jours, l’attention s’est cependant déplacée vers le Liban, où Israël a lancé des opérations terrestres contre le Hezbollah, et vers l’Iran, qui a lancé une attaque de missiles balistiques contre Israël mardi soir.
Par ailleurs, le Hezbollah a annoncé que ses combattants ont croisé le fer avec les troupes israéliennes dans la ville frontalière d’Odaisseh, au Liban, les forçant à battre en retraite.
L’armée israélienne n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat sur cet incident, qui marquerait le premier combat terrestre depuis que les troupes israéliennes ont traversé la frontière, plus tôt cette semaine. Les médias israéliens ont fait état d’unités d’infanterie et de chars opérant dans le sud du Liban.
L’armée israélienne a averti les habitants d’évacuer 24 autres villages du sud du Liban après avoir fait une annonce similaire la veille. Des centaines de milliers de personnes ont déjà fui leurs maisons à mesure que le conflit s’est intensifié.
Des Palestiniens décrivent un raid massif à Gaza
Le ministère de la Santé de Gaza a rapporté qu’au moins 51 personnes ont été tuées lors de l’opération qui a commencé tôt mercredi à Khan Younis, où 82 autres personnes ont été blessées. Les registres de l’hôpital local indiquent que sept femmes et 12 enfants ont été tués. La plus jeune victime avait seulement 22 mois.
Selon les hôpitaux du territoire, 23 autres personnes, dont deux enfants, ont été tuées lors de frappes distinctes ailleurs dans la bande de Gaza.
L’armée israélienne n’a pas immédiatement répondu à une demande de réaction.
Selon les habitants de la région, Israël a mené de lourdes frappes aériennes alors que ses forces terrestres organisaient une incursion dans trois quartiers de Khan Younis. Mahmoud al-Razd, qui dit avoir perdu quatre membres de sa famille dans les raids, a décrit de lourdes destructions.
«Les explosions et les bombardements étaient massifs, a-t-il témoigné lors d’une entrevue avec l’Associated Press. On pense que beaucoup de gens se trouvent sous les décombres et que personne ne peut les récupérer.»
Au début de l’année, Israël a mené une offensive de plusieurs semaines à Khan Younis, qui a laissé une grande partie de la deuxième ville de Gaza en ruines.
Le 7 octobre 2023, les militants dirigés par le Hamas ont tué quelque 1200 personnes, principalement des civils, et ont pris environ 250 otages en Israël. Une centaine d’entre eux sont toujours en captivité à Gaza, dont un tiers serait mort.
L’offensive de représailles d’Israël a tué plus de 41 000 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales, qui ne précisent pas combien de victimes étaient des combattants. L’armée israélienne affirme avoir tué plus de 17 000 militants, sans fournir de preuves.
L’Iran venge des attaques contre ses alliés
L’Iran a lancé au moins 180 missiles vers Israël mardi, en représailles à une série de coups dévastateurs portés par Israël ces dernières semaines contre le Hezbollah, qui tire des roquettes sur Israël depuis le début de la guerre à Gaza.
Les Israéliens se sont précipités vers des abris alors que les sirènes d’alerte aérienne retentissaient et que la lueur orange des missiles zébrait le ciel nocturne.
L’armée israélienne a soutenu avoir intercepté de nombreux missiles iraniens, bien que certains aient atterri dans le centre et le sud d’Israël et que deux personnes aient été légèrement blessées par des éclats d’obus.
Plusieurs missiles ont atterri en Cisjordanie, occupée par Israël. L’un d’eux a tué un travailleur palestinien de Gaza qui était bloqué sur le territoire depuis le début de la guerre.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a promis de riposter contre l’Iran, qui, selon lui, «a commis une grave erreur et en paiera le prix».
L’Iran a fait savoir son intention de riposter à toute violation de sa souveraineté par des frappes encore plus lourdes sur les infrastructures israéliennes.
Le Hezbollah et le Hamas sont des alliés proches soutenus par l’Iran, et chaque escalade fait craindre une guerre plus large au Moyen-Orient.
L’Iran a expliqué avoir tiré les missiles de mardi en représailles aux attaques qui ont tué des dirigeants du Hezbollah, du Hamas et de l’armée iranienne.
Le pays a fait référence au chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et au général des Gardiens de la révolution Abbas Nilforushan, tous deux tués lors d’une frappe aérienne israélienne à Beyrouth, la semaine dernière. Il a également mentionné Ismaïl Haniyeh, un haut dirigeant du Hamas qui a été assassiné à Téhéran lors d’une attaque israélienne présumée en juillet.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prévu une réunion d’urgence mercredi matin pour faire le point sur l’escalade des tensions au Moyen-Orient.
Israël affirme que ses forces opèrent au Liban
Israël mène en parallèle ce qu’il dit être des incursions terrestres limitées dans le sud du Liban. Les frappes aériennes et l’artillerie israéliennes ont pilonné le sud du Liban tandis que le Hezbollah tire des dizaines de roquettes, de missiles et de drones sur Israël, où il n’y a eu que peu de victimes.
Israël a déclaré qu’il continuerait à frapper le Hezbollah jusqu’à ce que des dizaines de milliers de ses citoyens déplacés de leurs maisons près de la frontière libanaise puissent rentrer chez eux en toute sécurité. Le Hezbollah a juré de continuer à tirer des roquettes sur Israël jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit conclu à Gaza avec le Hamas.
Israël a demandé aux habitants du sud du Liban de se déplacer vers le nord du fleuve Awali, à environ 60 kilomètres de la frontière. La région frontalière s’est largement vidée au cours de la dernière année, les deux camps ayant échangé des tirs.
Les frappes israéliennes ont tué plus de 1000 personnes au Liban au cours des deux dernières semaines, dont près d’un quart de femmes et d’enfants, selon le ministère local de la Santé. Des centaines de milliers de personnes ont fui leurs foyers.
Le Hezbollah est largement considéré comme le groupe armé le plus puissant de la région, avec des dizaines de milliers de combattants et un arsenal de 150 000 roquettes et missiles.
La dernière série de combats, en 2006, s’est terminée par une impasse, et les deux camps ont passé les deux dernières décennies à se préparer pour leur prochaine confrontation.
