Pour Kamala Harris, l’élection sera «un choix entre la liberté et le chaos»

Chris Megerian, Josh Boak et Zeke Miller, The Associated Press
Pour Kamala Harris, l’élection sera «un choix entre la liberté et le chaos»

Une foule rugissante d’électeurs de l’État du Wisconsin a accueilli mardi la vice-présidente Kamala Harris à West Ellis, en banlieue de Milwaukee.

Lors des élections de novembre contre l’ancien président républicain Donald Trump, «ce sera un choix entre la liberté et le chaos», a-t-elle déclaré.

«Dans cette campagne, je vous le promets, je comparerai fièrement mon bilan au sien n’importe quel jour de la semaine, a poursuivi la vice-présidente. Nous croyons en un avenir où chaque personne a la possibilité non seulement de s’en sortir, mais aussi d’avancer.»

Mme Harris est en visite dans un premier État depuis qu’elle a obtenu le soutien à l’investiture des délégués démocrates, déterminés à remporter la course à la Maison-Blanche contre Donald Trump.

Soutenue par Joe Biden, Mme Harris a récolté plus de 100 millions $ depuis que le président sortant a abandonné sa candidature à la réélection, dimanche après-midi.

La vice-présidente a également obtenu le soutien de responsables et de groupes politiques démocrates, notamment des dirigeants du Congrès Charles Schumer et Hakeem Jeffries, signe de la volonté de son parti de battre M. Trump.

L’événement de mardi a reflété un dynamisme qui manquait parmi les démocrates ces dernières semaines. Le voyage de Mme Harris au Wisconsin contraste fortement avec la visite de M. Biden, le 6 juillet dernier, alors qu’il tentait de rassurer les démocrates méfiants après sa performance troublante lors du débat du 27 juin contre M. Trump.

Mme Harris prévoit s’appuyer sur son curriculum vitae en tant qu’ancienne procureure de district et procureure générale de Californie, cherchant à établir un contraste avec Donald Trump, qui est le premier ancien président à être reconnu coupable d’actes criminels.

«Elle est prête à l’affronter parce qu’elle a été formée professionnellement pour poursuivre un criminel, et malheureusement c’est ce que les républicains ont proposé», a lâché la sénatrice Laphonza Butler, une démocrate de la Californie.

La visite survient une semaine après la fin de la Convention nationale républicaine dans la ville. Le Wisconsin fait partie du «mur bleu» des démocrates, composé du Michigan, du Wisconsin et de la Pennsylvanie, qui est essentiel à leurs espoirs de victoire aux élections de novembre.

Plaidoyer pour la liberté, combat pour l’avenir

Mme Harris est montée sur scène mardi au son de l’hymne «Freedom» de Beyoncé. Elle a commencé en se positionnant face à Donald Trump.

«J’ai affronté des fauteurs de toutes sortes. Des prédateurs qui maltraitaient les femmes. Des fraudeurs qui ont arnaqué des consommateurs. Des tricheurs qui enfreignent les règles pour leur propre profit. Alors, croyez-moi quand je dis que je connais le type de Donald Trump», a-t-elle clamé.

Mme Harris a également présenté sa campagne comme étant «les gens d’abord», dans le but encore une fois d’établir un contraste avec M. Trump qui, selon elle, représentait des intérêts particuliers et des entreprises.

Elle a également décrit la politique de son rival comme étant désuète et rétrograde. «Nous n’y retournerons pas, a-t-elle promis. Et je vais vous dire pourquoi nous n’y retournons pas. Notre combat est pour l’avenir.»

Cela fait écho à Barack Obama, qui a fréquemment utilisé ce refrain lors de sa lutte pour la réélection de 2012 pour argumenter contre les idées républicaines.

La vice-présidente avait donné un aperçu des thèmes qui seront au centre de sa campagne contre Donald Trump, lundi, lors d’un arrêt à son siège de campagne à Wilmington, au Delaware, comparant son temps en tant que procureure avec les condamnations de Donald Trump et se présentant comme une défenseure des opportunités économiques et de l’accès à l’avortement.

«Cette élection présentera un choix clair entre deux visions différentes. Donald Trump veut ramener notre pays à une époque où beaucoup d’entre nous n’avaient pas les pleines libertés et l’égalité des droits», a-t-elle rappelé dans un communiqué.

«Je crois en un avenir qui renforce notre démocratie, protège la liberté reproductive et garantit que chaque personne a la possibilité non seulement de s’en sortir, mais aussi d’avancer.»

Appuis nombreux

Lundi soir, Mme Harris avait le soutien de bien plus que les 1976 délégués dont elle aura besoin pour gagner au premier tour, selon le décompte des délégués de l’AP. Aucun autre candidat n’a été nommé par un délégué contacté par l’AP.

Pourtant, Mme Harris n’est pas encore officiellement choisie comme candidate. En effet, les délégués à la convention sont toujours libres de voter pour le candidat de leur choix lors de la convention en août ou si les démocrates procèdent à un appel virtuel avant ce rassemblement à Chicago.

L’ascension rapide de Mme Harris au cours des derniers jours l’a obligée à examiner d’éventuels candidats à la vice-présidence, un processus dirigé par Eric Holder, qui était procureur général sous la présidence de Barack Obama. Mais jusqu’à présent, son principal impact a été de galvaniser les démocrates.

Outre la sénatrice Tammy Baldwin, qui était présente mardi, Mme Harris a rencontré d’importants élus du Wisconsin, notamment le gouverneur Tony Evers, la lieutenante-gouverneure Sara Rodriguez, le procureur général Josh Kaul, la secrétaire d’État Sarah Godlewski et le président du Parti démocrate du Wisconsin Ben Wikler, ainsi que des dirigeants syndicaux de l’État.

Le clan Trump passe à l’attaque

Donald Trump et sa campagne se sont rapidement concentrés sur Kamala Harris et ont affirmé qu’ils étaient préparés au changement et que cela ne modifiait pas leurs plans.

L’ancien président a surnommé la vice-présidente «la menteuse Kamala Harris», l’a accusée de ne pas avoir été assez sévère contre la criminalité en tant que procureure et a cherché à la lier aux politiques de l’administration à la frontière alors qu’il cherche à faire de l’immigration un objectif de sa campagne.

Mais certains signes montrent que M. Trump semble mécontent d’affronter la jeune vice-présidente plutôt que de faire valoir ses arguments contre le président vieillissant. À deux reprises depuis que M. Biden s’est retiré, M. Trump a déclaré que le deuxième débat présidentiel prévu ne devrait pas être organisé par ABC News et a suggéré qu’il soit déplacé sur Fox News.

Pendant ce temps, les dirigeants républicains du Wisconsin qualifient Mme Harris de «libérale extrême» qui est en décalage avec la plupart des électeurs de cet État volatile.

«Ils échangent un mauvais candidat contre une autre mauvaise candidate dans l’espoir que les habitants de cet État et de ce pays ne se rendent pas compte de ses positions sur divers enjeux», a déclaré le président du Parti républicain du Wisconsin, Brian Schimming, lors d’une conférence de presse avant l’événement de Kamala Harris dans un lycée à l’extérieur de Milwaukee.

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