Publication du rapport de police sur le viol qu’aurait commis Pete Hegseth en 2017

Martha Mendoza, Brian Slodysko et Juliet Linderman, The Associated Press

Une femme a déclaré à la police qu’elle avait été agressée sexuellement en 2017 par Pete Hegseth, qui lui avait pris son téléphone, bloqué la porte d’une chambre d’hôtel en Californie et refusé de la laisser partir, selon un rapport d’enquête détaillé rendu public mercredi soir.

Pete Hegseth, une ancienne personnalité de «Fox News» et candidat du président élu Donald Trump pour le poste de secrétaire à la Défense, avait déclaré à la police à l’époque que cette rencontre avait été consensuelle et il a nié tout acte répréhensible, selon le rapport de police.

Ces allégations ont fait surface la semaine dernière lorsque des responsables locaux ont publié une brève déclaration confirmant qu’une femme avait accusé M. Hegseth d’agression sexuelle en octobre 2017, après son discours lors d’un événement de femmes républicaines à Monterey, en Californie.

Son avocat, Timothy Palatore, a indiqué dans un communiqué que le rapport de police confirmait «ce que j’ai toujours dit, à savoir que l’incident a fait l’objet d’une enquête approfondie et que la police a jugé que les allégations étaient fausses, c’est pourquoi aucune accusation n’a été portée».

Le rapport ne dit pas toutefois que la police a jugé que les allégations étaient fausses. La police a recommandé que le rapport d’enquête soit transmis au bureau du procureur du district du comté de Monterey, pour examen.

Pete Hegseth a payé la femme en 2023 dans le cadre d’un règlement confidentiel pour écarter la menace d’«un procès sans fondement», a déclaré Me Palatore.

Le rapport de police de 22 pages a été publié en réponse à une demande d’accès aux dossiers publics. Le document offre le premier compte rendu détaillé de la version de la femme — un compte rendu qui est en contradiction avec la version de M. Hegseth.

Le rapport cite des entretiens de la police avec la victime présumée, l’infirmière qui l’a soignée après le viol présumé, un membre du personnel de l’hôtel, une autre femme présente à l’événement politique et M. Hegseth lui-même.

L’identité de la plaignante n’a pas été divulguée et l’Associated Press ne les nomme généralement pas.

Une porte-parole de l’équipe de transition de M. Trump a déclaré tôt jeudi que le rapport de police «corrobore ce que les avocats de M. Hegseth ont dit depuis le début: l’incident a fait l’objet d’une enquête approfondie et aucune accusation n’a été portée parce que la police a jugé que les allégations étaient fausses».

Le rapport ne dit pas que la police a jugé que les allégations étaient fausses.

Drogue dans son verre?

Les enquêteurs de la police avaient d’abord été alertés de l’agression présumée, selon le rapport, par une infirmière qui les a appelés après qu’une patiente a demandé un examen d’agression sexuelle. La patiente a déclaré au personnel médical qu’elle pensait avoir été agressée cinq jours plus tôt, mais qu’elle ne se souvenait pas de ce qui s’était passé. Elle a déclaré que quelque chose avait peut-être été glissé dans son verre avant de se retrouver dans la chambre d’hôtel où elle a déclaré que l’agression avait eu lieu.

La police a récupéré la robe et les sous-vêtements qu’elle avait portés cette nuit-là, selon le rapport.

La femme avait participé à l’organisation d’un rassemblement de la Fédération des femmes républicaines de la Californie, au cours duquel M. Hegseth a pris la parole. Elle a déclaré à la police qu’elle avait vu la vedette de la télévision agir de manière inappropriée tout au long de la soirée et qu’il avait caressé les cuisses de plusieurs femmes. Elle a envoyé un texto à une amie pour lui dire que M. Hegseth dégageait une ambiance «glauque», selon le rapport de police.

Après l’événement politique, un groupe de personnes, dont M. Hegseth et la plaignante, se sont retrouvées au bar de l’hôtel. C’est à ce moment-là que «les choses sont devenues floues», a raconté la femme à la police.

Peu de temps après, a-t-elle dit aux enquêteurs, elle était dans une chambre d’hôtel avec M. Hegseth, qui lui a pris son téléphone et a bloqué la porte avec son corps pour qu’elle ne puisse pas partir, selon le rapport. Elle a également dit à la police qu’elle se souvenait d’avoir «dit souvent ‘non’».

Son souvenir suivant est d’être allongée sur un canapé ou un lit avec M. Hegseth au-dessus d’elle, torse nu, ses plaques d’identité pendantes, indique le rapport. M. Hegseth a servi dans la Garde nationale, jusqu’au rang de major.

Après que M. Hegseth a terminé, elle se souvient qu’il lui a jeté une serviette et lui a demandé si elle allait «bien», indique le rapport. Elle a dit à la police qu’elle ne se souvenait pas comment elle était revenue ensuite dans sa propre chambre d’hôtel, et qu’elle souffrait depuis de cauchemars et de pertes de mémoire.

Au moment de l’agression présumée, M. Hegseth, aujourd’hui âgé de 44 ans, était en instance de divorce avec sa deuxième femme, avec qui il a trois enfants. Elle a demandé le divorce après qu’il a eu un enfant avec une productrice de «Fox News» qui est maintenant sa troisième femme, selon les dossiers judiciaires et les publications sur les réseaux sociaux de M. Hegseth. Son premier mariage a pris fin en 2009, également après l’infidélité de M. Hegseth, selon les documents judiciaires.

M. Hegseth, qui a rejoint «Fox News» en tant que chroniqueur en 2014, avant de devenir coanimateur de «Fox & Friends Weekend», a quitté la chaîne lorsque M. Trump a annoncé son intention de le nommer à son cabinet.

M. Hegseth a déclaré à la police que la relation sexuelle était consensuelle, et qu’il lui avait explicitement demandé plus d’une fois si elle était à l’aise. Il a déclaré que dans la matinée, la femme «avait montré des signes précoces de regret», et il lui a assuré qu’il ne parlerait à personne de cette rencontre.

Son avocat a expliqué qu’un paiement avait été versé à la femme dans le cadre d’un accord confidentiel quelques années après l’enquête policière, parce que M. Hegseth craignait qu’elle soit prête à intenter une poursuite qui, selon lui, aurait pu entraîner son licenciement de «Fox News», où il était un présentateur vedette. L’avocat n’a pas voulu révéler le montant du paiement.

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