L’ancien ministre de la Défense du Japon Shigeru Ishiba a été choisi comme nouveau chef du parti au pouvoir, vendredi, ce qui le destine à devenir premier ministre du pays la semaine prochaine.
Cette victoire de M. Ishiba lors de la course à la direction du parti le met en position de devenir premier ministre, puisque la coalition du Parti libéral-démocrate (PLD) contrôle actuellement le Parlement.
Considéré comme un expert en politique de défense, M. Ishiba a proposé une version asiatique de l’alliance militaire de l’OTAN, ainsi qu’une alliance de sécurité plus égalitaire entre le Japon et les États-Unis.
M. Ishiba est un partisan de la démocratie à Taïwan. Il appelle à la création d’une agence de gestion des catastrophes, dans un contexte où le Japon est l’un des pays les plus exposés aux catastrophes au monde.
M. Ishiba a devancé la ministre de la Sécurité économique, Sanae Takaichi, une conservatrice qui se présentait pour devenir la première femme à devenir première ministre du Japon.
Un nombre record de neuf législateurs, dont deux femmes, ont participé à la course à la direction du PLD. Les députés de la formation politique et environ un million de membres cotisants du parti avaient le droit de vote, ce qui ne représente que 1 % des électeurs du pays.
Dès que sa victoire a été annoncée, M. Ishiba s’est levé, a salué et s’est incliné à plusieurs reprises en signe de reconnaissance pour le soutien dont il a bénéficié.
Il s’est engagé à faire en sorte que le PLD redevienne un parti humble, juste et ouvert à la discussion active.
«Je consacrerai tout mon corps et toute mon âme à faire du Japon un pays sûr où chacun peut vivre en souriant», a-t-il promis.
Le premier ministre sortant, Fumio Kishida, a été en proie à des scandales de corruption au sein du parti. Le PLD voulait un nouveau chef dans l’espoir de regagner la confiance du public avant les probables élections générales.
Mardi prochain, M. Kishida et les ministres de son cabinet démissionneront. Après avoir été officiellement élu lors d’un vote parlementaire, M. Ishiba formera ensuite un nouveau conseil des ministres.
M. Kishida a félicité M. Ishiba pour sa victoire et a soutenu que vendredi marque la première étape vers un nouveau PLD.
«Le PLD renaîtra, répondra aux attentes du peuple et obtiendra des résultats», a-t-il assuré, offrant son soutien à la nouvelle administration.
Une succession de gouvernements de courte durée a nui à la capacité des premiers ministres japonais à fixer des objectifs politiques à long terme ou à développer des relations de confiance avec d’autres dirigeants.
Le principal parti d’opposition au Japon, le Parti démocrate constitutionnel, de tendance libérale, a du mal à prendre de l’ampleur malgré les scandales au PLD. Certains experts estiment toutefois que son nouveau chef, l’ancien premier ministre centriste Yoshihiko Noda, encourage un virage plus à droite, ce qui pourrait attirer des électeurs indécis.