Six morts et plusieurs blessés après une fusillade dans une mosquée chiite d’Oman

The Associated Press
Six morts et plusieurs blessés après une fusillade dans une mosquée chiite d’Oman

Plusieurs hommes armés ont fait irruption dans une mosquée chiite de l’État arabe d’Oman dans le golfe Persique, tuant six personnes et en blessant près de 30 autres, ont annoncé mardi les autorités.

Le groupe extrémiste État islamique, par l’intermédiaire d’une agence de presse affiliée, a revendiqué l’attaque perpétrée dans la capitale, Mascate, sans fournir de preuves. C’est la première fois que le groupe extrémiste musulman sunnite, qui considère les chiites comme des hérétiques, revendique la responsabilité d’une attaque à Oman.

Il n’existe aucune branche connue de l’État islamique à Oman, un pays qui a tendance à rester à l’écart des conflits sectaires qui secouent la région. Mais les extrémistes islamiques, y compris une branche locale d’Al-Qaïda, organisent depuis longtemps des attaques au Yémen voisin, exploitant le chaos de la guerre dans ce pays depuis près d’une décennie.

La police royale d’Oman a déclaré que cette rare fusillade avait tué cinq fidèles dans la mosquée du quartier de Wadi Kabir à Mascate et un policier. Les autorités omanaises n’ont pas précisé le nombre d’assaillants, mais ont indiqué que les forces de sécurité avaient tué trois d’entre eux.

Au moins 28 personnes ont été blessées dans la fusillade, a ajouté la police d’Oman, parmi lesquelles des policiers et des médecins.

Le Pakistan a identifié quatre des morts comme étant ses citoyens. Près de 2 millions de migrants, originaires pour la plupart d’Asie du Sud, contribuent à dynamiser l’économie d’Oman en occupant des emplois peu qualifiés dans la construction et dans d’autres domaines.

L’ambassade des États-Unis à Mascate a émis une alerte de sécurité avertissant les citoyens de «rester vigilants».

Comme d’autres émirats du golfe Persique, Oman maintient un contrôle strict sur les médias et son agence de presse officielle n’a fourni que peu d’informations mardi sur ce qui s’est passé.

Par l’intermédiaire de son agence de presse officielle Amaq, le mouvement État islamique a déclaré avoir ciblé les fidèles qui accomplissaient des prières spéciales à la veille de la fête de deuil chiite d’Achoura, qui marque le martyre du petit-fils du prophète Mahomet, Hussein, à Karbala au VIIe siècle, en Irak.

Des déclarations de condoléances et d’indignation sont venues de toute la région, où Oman joue un rôle délicat. Le sultanat entretient des relations amicales à la fois avec l’Arabie saoudite, berceau de l’islam sunnite traditionaliste, et avec son rival, l’Iran, puissance chiite.

Contrairement à d’autres pays du Moyen-Orient, la majorité des citoyens omanais sont des musulmans ibadites — une branche plus libérale de l’Islam, antérieure à la scission entre sunnites et chiites.

De nombreux travailleurs migrants d’Oman sont originaires du Pakistan, où l’État islamique du Khorasan, filiale régionale de l’État islamique, a revendiqué une série d’attentats suicides meurtriers et d’autres attaques visant des mosquées chiites ces dernières années.

«Le Pakistan est solidaire du Sultanat d’Oman et offre toute son aide dans l’enquête», a écrit le premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif sur le réseau social X, se disant «profondément attristé» par la fusillade.

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