Starmer devient officiellement premier ministre du Royaume-Uni

Brian Melley et Jill Lawless, The Associated Press
Starmer devient officiellement premier ministre du Royaume-Uni

Le premier ministre britannique Keir Starmer a promis vendredi qu’il dirigerait un «gouvernement de service» dans le cadre d’une mission de renouveau national, lors de son premier discours officiel, après que son parti travailliste ait remporté une victoire écrasante après plus d’une décennie dans l’opposition.

M. Starmer a reconnu lors de son premier discours devant le 10 Downing St. que de nombreuses personnes sont désillusionnées et cyniques à l’égard de la politique, mais il a déclaré que son gouvernement essaierait de rétablir la confiance dans le gouvernement.

«Mon gouvernement vous fera croire à nouveau», a dit M. Starmer alors que ses partisans l’acclamaient devant le 10 Downing St.

«Le travail de changement commence immédiatement, a-t-il ajouté. Nous allons reconstruire la Grande-Bretagne. …. Brique par brique, nous allons reconstruire l’infrastructure des opportunités.»

Dans la chorégraphie impitoyable de la politique britannique, M. Starmer a pris possession de la résidence officielle environ deux heures après que le leader conservateur Rishi Sunak et sa famille aient quitté la maison et que le roi eut accepté la démission du leader conservateur.

«C’est un jour difficile, mais je quitte ce poste honoré d’avoir été premier ministre du meilleur pays du monde», a pour sa part déclaré M. Sunak dans son discours d’adieu.

Celui-ci avait reconnu sa défaite plus tôt dans la matinée, affirmant que les électeurs avaient rendu un «verdict qui donne à réfléchir».

Dans un discours d’adieu magnanime prononcé au même endroit où il avait convoqué des élections anticipées six semaines plus tôt, M. Sunak a souhaité tout le meilleur à son successeur, mais a également reconnu ses faux pas.

«J’ai entendu votre colère, votre déception et j’assume la responsabilité de cette défaite, a-t-il affirmé. À tous les candidats et militants conservateurs qui ont travaillé sans relâche, mais sans succès, je suis désolé que nous n’ayons pas pu livrer ce que vos efforts méritaient.»

Avec presque tous les résultats obtenus, les travaillistes ont remporté 410 sièges sur les 650 sièges de la Chambre des communes et les conservateurs 118.

«Un mandat comme celui-ci s’accompagne d’une grande responsabilité», a reconnu M. Starmer dans un discours prononcé devant ses partisans.

S’exprimant à l’aube à Londres, il a déclaré que le Parti travailliste offrirait «la lumière du soleil de l’espoir, pâle au début, mais devenant plus forte au fil de la journée».

Lourde tâche pour Keir Starmer

Le Royaume-Uni a connu une série d’années turbulentes – certaines imputables aux conservateurs et d’autres non – qui ont rendu de nombreux électeurs pessimistes quant à l’avenir de leur pays. Le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, suivi de la pandémie de COVID-19 et de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, a mis à mal l’économie, tandis que les fêtes de violation du confinement organisées par le premier ministre de l’époque, Boris Johnson, et son équipe ont provoqué une colère généralisée.

La pauvreté croissante, l’effondrement des infrastructures et le système national de santé débordé ont mené certains citoyens à considérer le Royaume-Uni comme étant «brisé».

Le successeur de Boris Johnson, Liz Truss, a encore secoué l’économie avec un ensemble de réductions d’impôts drastiques et n’est restée au pouvoir que 49 jours.

Même si le résultat semble aller à l’encontre des récents virages électoraux vers la droite en Europe, notamment en France et en Italie, bon nombre de ces mêmes courants populistes sous-jacents se retrouvent à Londres. Le leader réformiste britannique Nigel Farage a perturbé la course avec le sentiment anti-immigration de son parti et a même attiré certains électeurs du Parti travailliste.

Le vote conservateur s’effondre alors que les petits partis se multiplient

Le résultat est une catastrophe pour les conservateurs puisque les électeurs les ont punis pour 14 années de présidence ponctuées d’austérité, de Brexit, de pandémie, de scandales politiques et de conflits internes.

Cette défaite historique – le plus petit nombre de sièges dans les deux siècles d’histoire du parti – déclenchera une compétition immédiate pour remplacer M. Sunak, qui a annoncé qu’il démissionnerait de son poste.

Signe de l’instabilité de l’opinion publique et de la colère contre le système, le nouveau parlement sera plus fracturé et plus diversifié sur le plan idéologique qu’aucun autre depuis des années. Les petits partis ont récolté des millions de voix, notamment les libéraux-démocrates centristes et le parti Reform UK de Farage.

Le Parti vert a remporté quatre sièges, contre un seul avant les élections.

L’un des plus grands perdants a été le Parti national écossais, qui détenait la plupart des 57 sièges écossais avant les élections, mais qui semblait sur le point d’en perdre une poignée, principalement face aux travaillistes.

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