Trump fait plus peur aux démocrates que Biden ne fait peur aux républicains

Bill Barrow et Linley Sanders, The Associated Press
Trump fait plus peur aux démocrates que Biden ne fait peur aux républicains

ATLANTA — De nombreux Américains ne sont pas enthousiastes à l’idée d’une reprise de l’élection présidentielle de novembre 2020. Mais le candidat républicain présumé, Donald Trump, semble susciter plus de colère et de peur chez les Américains du parti rival que le président Joe Biden chez le sien. 

Un nouveau sondage de l’Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research révèle que les démocrates sont plus susceptibles de se dire «effrayés» ou «en colère» face à la perspective d’un nouveau mandat de M. Trump que les républicains face à l’idée que M. Biden reste à la Maison-Blanche. 

La réaction émotionnelle que M. Trump inspire peut aussi jouer en sa faveur, puisque le sondage révèle également que les républicains sont plus enthousiastes à l’idée d’une victoire de M. Trump que les démocrates à l’idée d’une victoire de M. Biden. 

Sept démocrates sur dix déclarent que les mots «colère» ou «peur» décriraient leurs émotions «extrêmement bien» ou «très bien» en cas de victoire de M. Trump. Une plus petite majorité de républicains ― 56% ― dit la même chose à propos d’une victoire de Joe Biden. Environ six démocrates sur dix citent les deux émotions lorsqu’ils envisagent une victoire de Donald Trump. Là encore, ce chiffre dépasse les quelque quatre républicains sur six qui ont déclaré qu’ils se sentiraient à la fois en colère et effrayés en cas de victoire de M. Biden.

Ces résultats sont remarquables dans le cadre d’une campagne inhabituelle opposant un président sortant à son prédécesseur, les deux hommes étant confrontés à des doutes au sein de leur propre parti et parmi les indépendants. Consolider le soutien des républicains qui ont appuyé Nikki Haley lors des primaires du GOP pourrait être un défi pour M. Trump. M. Biden doit faire face à des progressistes désenchantés sur sa gauche et à des inquiétudes quant au fait que son âge, 81 ans, ne soit pas un handicap pour le poste.

L’enthousiasme suscité par les deux candidats sera un facteur important dans une course où la participation de la base de chaque camp sera déterminante. Mais l’aversion peut motiver les électeurs autant que l’enthousiasme. 

Les sentiments intenses des démocrates à l’égard de M. Trump expliquent les différences globales dans la façon dont les Américains perçoivent les deux rivaux. Au total, environ quatre adultes américains sur dix disent que «craintif» décrirait «extrêmement» ou «très» bien leurs émotions si Donald Trump était réélu, alors qu’environ trois sur dix craindraient un second mandat de Joe Biden.

Environ quatre adultes américains sur dix ont déclaré qu’ils seraient irrités par une victoire de M. Trump en novembre, tandis que 28 % d’entre eux ont dit la même chose à propos de M. Biden.

Les résultats du sondage sur les émotions négatives pourraient être particulièrement importants pour Joe Biden étant donné ses autres points faibles, notamment le fait que les républicains restent plus enthousiastes à l’idée d’élire à nouveau Donald Trump que les démocrates à l’idée de réélire Joe Biden.

Un peu plus de la moitié des républicains, soit 54 %, ont indiqué que le terme «excité» décrivait «extrêmement bien» ou «très bien» leurs sentiments à l’égard d’un nouveau mandat de Trump. Pour M. Biden, ce chiffre n’est que de quatre sur dix chez les démocrates.

Selon le dernier sondage AP-NORC, M. Biden bénéficie d’un taux d’approbation global de 38 %. Les adultes américains ont également exprimé leur mécontentement quant à sa gestion de l’économie et de l’immigration ― et cette désapprobation n’est pas toujours due à des allégeances partisanes. Environ quatre adultes américains sur dix approuvent la gestion de l’économie par Joe Biden, ce qui correspond à peu près à son taux d’approbation général. 

Sur des questions spécifiques, environ trois démocrates sur dix désapprouvent la gestion de l’économie par M. Biden ; environ quatre sur dix désapprouvent son approche de l’immigration ou de la sécurité des frontières.

Le président et ses conseillers de campagne vantent le bilan législatif de l’administration Biden, notamment en matière d’infrastructures, d’amélioration de l’économie et de nouvelles dépenses destinées à lutter contre le changement climatique. Mais le président et ses alliés ne mâchent pas leurs mots lorsqu’ils accusent M. Trump de n’être intéressé que par «la vengeance et le châtiment» pour sa défaite en 2020, les poursuites pénales en cours et les autres problèmes juridiques qui en ont découlé.

Ils se sont emparés des louanges de M. Trump à l’égard d’autoritaires comme le Russe Vladimir Poutine et le Hongrois Victor Orban, et ont remis en circulation la déclaration de l’ancien président selon laquelle il serait prêt à agir comme un dictateur pendant une journée afin de fermer la frontière et d’étendre le forage de combustibles fossiles.

M. Trump a répliqué par des attaques virulentes contre l’acuité mentale et l’aptitude physique de M. Biden pour la présidence, allant même jusqu’à se moquer de son bégaiement. Mais les derniers résultats des sondages suggèrent que Donald Trump n’a pas encore maximisé les bénéfices potentiels de ces attaques ― ou peut-être qu’elles ont simplement un rendement plus faible pour lui.

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