Trump opposerait son veto à une loi fédérale interdisant l’avortement, affirme Vance

Jill Colvin, The Associated Press
Trump opposerait son veto à une loi fédérale interdisant l’avortement, affirme Vance

Le candidat républicain à la vice-présidence J.D. Vance a déclaré que Donald Trump ne soutiendrait pas une interdiction nationale de l’avortement s’il était élu président et qu’il opposerait son veto à une telle loi si elle atterrissait sur son bureau.

«Je peux absolument m’engager à ça», a assuré M. Vance lorsqu’on lui a demandé sur «Meet the Press», à NBC, s’il pouvait s’engager à ce que M. Trump n’impose pas une telle interdiction. «Le point de vue de Donald Trump est que nous voulons que les États individuels, leurs cultures individuelles et leurs sensibilités politiques uniques prennent ces décisions parce que nous ne voulons pas d’un conflit fédéral incessant sur cette question.»

Le sénateur de l’Ohio a également insisté sur le fait que M. Trump, l’ancien président qui est le candidat républicain cette année, opposerait son veto à une telle loi si elle était adoptée par le Congrès.

«Ce que je veux dire, c’est que si vous ne soutenez pas ça en tant que président des États-Unis, vous devez fondamentalement y opposer votre veto», a-t-il argué dans une entrevue diffusée dimanche.

Les commentaires de M. Vance surviennent après que les démocrates ont passé nuit après nuit, lors de leur convention nationale à Chicago la semaine dernière, à attaquer Donald Trump pour son rôle dans la nomination des juges de la Cour suprême qui ont annulé Roe v. Wade, mettant fin au droit constitutionnel à l’avortement aux États-Unis et ouvrant la voie à des interdictions et des restrictions dans les États dirigés par les républicains.

Mais les efforts pour tenter de neutraliser un problème qui, selon les démocrates, galvanisera les électeurs cet automne risquent également d’aliéner des parties de la base du candidat républicain opposées au droit à l’avortement.

«Que Dieu ait pitié de cette nation si telle est désormais la position de ce qu’était le Parti pro-vie», a écrit le président du Family Research Council, Tony Perkins, dans un article publié dimanche avec un lien vers un article sur les commentaires de J.D. Vance.

Alors que Donald Trump s’est vanté à plusieurs reprises de son rôle dans l’annulation de Roe, il a, ces derniers jours, repoussé les avertissements des démocrates selon lesquels il irait encore plus loin pour restreindre l’accès à l’avortement s’il remporte un second mandat.

«Mon administration sera formidable pour les femmes et leurs droits reproductifs», a-t-il écrit vendredi sur sa plateforme, Truth Social, s’appropriant le langage utilisé par les militants du droit à l’avortement et la gauche.

Vague de critiques

Ses commentaires ont suscité une vague de critiques de la part des défenseurs de l’avortement, notamment du rédacteur en chef de la revue conservatrice «National Review», qui a publié un article intitulé «L’abandon des pro-vie par Trump est complet». M. Trump a réitéré ses propos quelques heures plus tard lors d’un événement à Las Vegas.

«Je suis très favorable aux droits reproductifs des femmes. La FIV (fécondation in vitro), très favorable. Je veux dire, nous sommes des leaders dans ce domaine. Et je pense que les gens le voient », a-t-il déclaré aux journalistes.

Les démocrates ont répondu à M. Trump avec un profond scepticisme.

«Les Américaines ne sont pas stupides et nous n’allons pas confier l’avenir de nos filles et petites-filles à deux hommes qui se sont ouvertement vantés d’avoir bloqué l’accès à l’avortement pour les femmes dans tout le pays», a rétorqué la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren à NBC.

Le sénateur Lindsey Graham, allié de M. Trump, a écarté une question demandant en quoi l’ancien président serait «formidable» en matière de droits reproductifs.

«Vous devez lui poser la question. Je dirais que le président Trump a été un très bon président pro-vie», a-t-il déclaré à l’émission «State of the Union» de CNN.

«La communauté pro-vie», a détaillé M. Graham, «est organisée autour du bien-être de l’enfant, en offrant à la mère d’autres options que l’avortement.» Le sénateur a ajouté que «ce mouvement se poursuivra après son départ.»

Donald Trump a souvent eu du mal à parler de l’avortement. Avant d’entrer en politique, il s’était décrit comme «très pro-choix». Plus tôt cette année, il s’est débattu avec sa position sur une interdiction fédérale de l’avortement, suggérant à un moment donné qu’il soutiendrait une interdiction à environ 15 semaines de grossesse, avec des exceptions dans les cas de viol, d’inceste et lorsque la vie de la mère est en danger. Il a ensuite tranché sur sa position actuelle: que les restrictions devraient être laissées à la discrétion des États.

M. Trump n’a pas dit comment il prévoyait de voter sur une prochaine mesure de vote sur l’interdiction de six semaines en Floride.

Dans une entrevue avec CBS News plus tôt dans la semaine, le candidat a déclaré qu’il n’avait «aucun regret» concernant son rôle dans l’annulation de Roe v. Wade. Mais après des mois de déclarations confuses, il a dit qu’il n’utiliserait pas une loi fédérale connue sous le nom de Comstock Act pour tenter d’interdire la distribution de médicaments utilisés comme solution de rechange aux avortements chirurgicaux. C’est quelque chose que certains de ses alliés ont demandé et que J.D. Vance a soutenu dans le passé.

«Nous discuterons des détails, mais de manière générale, non, a-t-il déclaré. Je ne ferais pas ça. Ce sera disponible et c’est le cas maintenant. Et comme je le sais, la Cour suprême a dit: ‘Continuez comme ça.’ Je vais appliquer et être d’accord avec la Cour suprême, mais fondamentalement, ils ont dit, gardez les choses comme elles sont maintenant.»

L’avortement est une puissante motivation pour les démocrates depuis la décision Roe de l’été 2022, et le parti s’attend à ce qu’il continue à jouer un rôle clé cette année.

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