Un chef paramilitaire soudanais doit participer aux pourparlers sur un cessez-le-feu

The Associated Press
Un chef paramilitaire soudanais doit participer aux pourparlers sur un cessez-le-feu

Le chef paramilitaire soudanais a annoncé son intention de participer le mois prochain aux pourparlers de cessez-le-feu organisés par les États-Unis et l’Arabie saoudite en Suisse.

Le général Mohammed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide qui combattent l’armée soudanaise, a exprimé mardi sur les réseaux sociaux l’espoir que les pourparlers deviennent «une étape majeure» vers la paix et la stabilité au Soudan, et créent un nouvel État basé sur «la justice, l’égalité, et la règle fédérale».

«Nous partageons avec la communauté internationale l’objectif de parvenir à un cessez-le-feu complet dans tout le pays et de faciliter l’accès humanitaire à tous ceux qui en ont besoin», a-t-il affirmé sur le réseau social X.

Les pourparlers devraient commencer le 14 août dans un lieu encore non précisé en Suisse.

Le bureau du porte-parole de l’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré à l’Associated Press qu’aucune décision n’avait été prise quant à l’envoi ou non d’une délégation aux pourparlers.

Le département d’État américain a indiqué que les pourparlers viseraient à s’appuyer sur les discussions entre les deux parties qui ont échoué à la fin de l’année dernière à Djeddah, en Arabie saoudite.

Il a précisé que l’Union africaine, l’Égypte voisine du Soudan, les Émirats arabes unis – qui ont été accusés de soutenir les forces du général Dagalo avec des armes, une affirmation que les autorités des Émirats arabes unis ont démentie – et les Nations unies agiraient en tant qu’observateurs.

«Les pourparlers en Suisse visent à parvenir à un arrêt de la violence à l’échelle nationale, à permettre l’accès humanitaire à tous ceux qui en ont besoin, et à développer un mécanisme solide de surveillance et de vérification pour garantir la mise en œuvre de tout accord», a déclaré mardi le secrétaire d’État américain Antony Blinken, dans un communiqué annonçant les pourparlers.

«Ces discussions ne visent pas à aborder des questions politiques plus larges», a-t-il ajouté.

Le Soudan est plongé dans un conflit depuis la mi-avril 2023, lorsque des tensions latentes depuis longtemps entre ses dirigeants militaires et paramilitaires ont éclaté dans la capitale, Khartoum, et se sont propagées à d’autres régions, dont le Darfour. L’ONU estime que plus de 14 000 personnes ont été tuées et 33 000 blessées. Les défenseurs des droits de la personne estiment que le bilan pourrait être bien plus lourd.

La guerre a également créé la plus grande crise de déplacement au monde, avec plus de 11 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer, ainsi que des allégations de violences sexuelles généralisées et de possibles crimes contre l’humanité. Des experts internationaux ont récemment averti que 755 000 personnes seraient confrontées à la famine dans les mois à venir.

Valentin Clivaz, porte-parole du ministère suisse des Affaires étrangères, a déclaré dans un courriel que la Suisse co-organiserait les pourparlers et «salue tous les efforts visant à résoudre le conflit par la négociation».

La semaine dernière, l’envoyé du secrétaire général de l’ONU pour le Soudan a organisé une série de pourparlers indirects à Genève entre les deux parties, centrés sur les questions d’aide humanitaire et de protection des civils à travers le Soudan.

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