Les États-Unis et leurs alliés, la Corée du Sud et le Japon, ont exprimé vendredi leur désaccord avec la Chine et la Russie au sujet des derniers lancements de satellites et de missiles balistiques de la Corée du Nord et des menaces d’utilisation d’armes nucléaires qui ont exacerbé les tensions en Asie du Nord-Est.
La dispute s’est déroulée lors d’une réunion publique d’urgence du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU), convoquée après l’échec du lancement par la Corée du Nord d’un satellite de reconnaissance militaire le 27 mai et d’autres lancements utilisant la technologie des missiles balistiques en violation des sanctions de l’organisation internationale.
Depuis le début de l’année 2022, la Corée du Nord a lancé plus de 100 missiles utilisant cette technologie interdite dans le cadre de la progression de son programme d’armes nucléaires. En réponse, les États-Unis et leurs alliés ont mené un nombre croissant d’exercices militaires.
Le secrétaire général adjoint de l’ONU, Khaled Khiari, a déclaré lors de la réunion que les États souverains ont le droit de bénéficier d’activités spatiales pacifiques, mais qu’il est expressément interdit à la Corée du Nord de procéder à des lancements utilisant la technologie des missiles balistiques et que ses violations continues portent atteinte aux traités mondiaux de désarmement et de non-prolifération nucléaire.
L’ambassadeur nord-coréen à l’ONU, Kim Song, a insisté sur le fait que les lancements de satellites constituent le droit légitime et universel d’un État souverain en vertu du droit international et du Traité sur l’espace.
Il a souligné que les satellites de reconnaissance sont nécessaires pour la Corée du Nord, non seulement pour renforcer ses capacités d’autodéfense, mais aussi pour défendre sa souveraineté.
Kim Song a fait remarquer au Conseil de sécurité que le «déploiement massif de moyens stratégiques et les exercices de guerre agressive» par les États-Unis dans la péninsule coréenne et dans la région ont battu tous les records et détruit l’équilibre militaire. Il a ajouté que le Conseil de sécurité ne devrait pas perdre de temps à débattre des droits légitimes d’un État souverain, mais devrait plutôt concentrer son attention sur la fin des massacres de civils à Gaza, «qui se poursuivent sans relâche sous le patronage américain».
Des rivaux rétorquent
L’ambassadeur sud-coréen à l’ONU, Joonkook Hwang, a déclaré c’est son pays – et non la Corée du Nord – qui devrait revendiquer le droit de légitime défense.
Il a déclaré que la politique nucléaire de Pyongyang et sa rhétorique deviennent de plus en plus agressives.
L’ambassadeur adjoint des États-Unis, Robert Wood, a exhorté le Conseil de sécurité à condamner les tirs de la Corée du Nord et à la tenir responsable de la violation des sanctions de l’ONU.
Robert Wood a également accusé Pyongyang d’avoir transféré illégalement des dizaines de missiles balistiques et plus de 11 000 conteneurs de munitions à la Russie pour l’aider dans sa guerre contre l’Ukraine.
L’ambassadrice russe à l’ONU, Anna Evstigneeva, a quant à elle rétorqué que «l’un des principaux catalyseurs des tensions croissantes dans la région a été et reste le renforcement de l’activité militaire des États-Unis et de leurs alliés».
L’ambassadeur de la Chine à l’ONU, Fu Cong, a qualifié la situation dans la péninsule coréenne de très tendue, et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute action ou rhétorique susceptible d’accroître les tensions.