MUNICH — Un républicain opposé au nouveau financement des États-Unis pour l’Ukraine s’est présenté à la Conférence internationale de Munich sur la sécurité, dimanche, pour expliquer que l’opposition à ce sujet au Congrès américain ne «changerait pas fondamentalement la réalité» sur le terrain et que la Russie a déjà un incitatif à négocier la paix.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la vice-présidente américaine Kamala Harris et les chefs de d’autres nations ont préconisé l’adoption de l’aide de 60 milliards de dollars à la Conférence de Munich sur la sécurité, qui a coïncidé avec le retrait des troupes ukrainiennes de la ville orientale d’Avdiivka après des mois de combats intenses avec les troupes russes en sol ukrainien.
Le sénateur républicain de l’Ohio, James David Vance, un allié de Donald Trump, a déclaré «le problème en Ukraine… c’est qu’il n’y a pas de point final clair» et que les États-Unis ne font pas assez d’armes pour soutenir les guerres en Europe de l’Est, au Moyen-Orient et potentiellement en Asie de l’Est.
Le président de la Chambre des représentants aux États-Unis, Mike Johnson, soutient qu’il n’est pas «pressé» d’approuver le programme d’aide étrangère de 95,3 milliards de dollars du Sénat, qui comprend l’aide à l’Ukraine, malgré l’appui massif de la plupart des démocrates et de près de la moitié des républicains.
Son adoption «ne changera pas fondamentalement la réalité sur le champ de bataille», a soutenu JD Vance, soulignant la capacité de fabrication limitée des Américains.
«Pouvons-nous envoyer le niveau d’armement que nous avons envoyé au cours des 18 derniers mois? a-t-il demandé. Nous ne pouvons tout simplement pas. Peu importe le nombre de vérifications effectuées par le Congrès américain, nous sommes limités.»
« e pense qu’il est raisonnable de parvenir à une paix négociée », a-t-il dit, faisant valoir que la Russie, l’Ukraine, l’Europe et les États-Unis ont tous un incitatif à venir à la table maintenant et que la guerre de deux ans finira à un moment donné par une paix négociée.
Ricarda Lang, co-leader d’un des partis au pouvoir en Allemagne, les Verts, a répondu que le président russe Vladimir Poutine a montré à plusieurs reprises « qu’il n’a aucun intérêt pour la paix en ce moment».
L’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine signifie que «soit vous prolongez la guerre, soit vous abandonnez l’Ukraine et Poutine gagne», a-t-elle déclaré.
Si Poutine gagne, «lui, mais aussi d’autres forces comme la Chine, vont apprendre qu’il est possible de simplement changer les frontières et que l’OTAN ne va pas nous en vouloir», a martelée Mme Lang. Cela conduirait à «un monde avec moins de sécurité, et… un monde avec moins de liberté pour l’Union européenne mais aussi pour les États-Unis».