WASHINGTON — Les colistiers Tim Walz et J. D. Vance ont mis de l’avant le candidat présidentiel de leur parti lors de leur seul débat télévisé de la campagne électorale présidentielle américaine, mardi soir, offrant aux électeurs un face-à-face relativement civilisé.
À une époque où la polarisation est de plus en plus présente aux États-Unis, les deux candidats à la vice-présidence se sont livré un duel moins houleux que lors du débat entre les deux candidats à la présidence, Donald Trump et Kamala Harris, qui a eu lieu en septembre.
Le débat, qui était organisé par CBS, s’est concentré sur la politique économique, l’inflation et la situation au Moyen-Orient.
M. Walz, gouverneur démocrate du Minnesota, et M. Vance, sénateur républicain de l’Ohio, ont tous deux reconnu la nécessité d’une coopération bipartisane, tout en critiquant vivement le candidat présidentiel de l’autre parti.
«M. Vance est excellent et j’attends de bonnes choses de lui», a soutenu Alec Beck, qui est président du cinquième district du Congrès pour le Parti républicain du Minnesota, lors d’une soirée de visionnement dans un théâtre de New Hope.
«Et notre gouverneur est très doué. Même s’il ne fait pas partie de notre équipe, je donne au diable ce qui lui revient.»
Tant les républicains que les démocrates espéraient que le débat permette à leur candidat à la vice-présidence de bâtir un lien avec les électeurs des États clés, qui joueront un rôle déterminant lors de l’élection du 5 novembre.
Ces États ont basculé du côté républicain lorsque M. Trump a remporté l’élection de 2016, mais en 2020, ils ont contribué à la victoire du président Joe Biden.
Ton moins houleux
M. Vance a lancé le débat en parlant de sa vie et des difficultés qu’il a rencontrées pendant sa jeunesse. Avant d’entrer dans la sphère politique, le candidat républicain à la vice-présidence est devenu célèbre avec la publication, en 2016, de ses mémoires, «Hillbilly Elegy».
De son côté, M. Walz a mis de l’avant son métier d’enseignant, de même que son rôle de père.
Les deux candidats ont adopté un ton plus amical que lors des autres débats présidentiels de cette campagne tumultueuse, qui a vu Joe Biden renoncer à sa candidature après une performance désastreuse lors de son premier affrontement contre M. Trump.
De l’avis général des experts en politique, Mme Harris a dominé son seul débat contre M. Trump, poussant le candidat républicain à s’éloigner de son plan de match pour se lancer dans des tirades.
M. Walz a adopté une approche différente, s’abstenant visiblement de qualifier M. Vance de «bizarre» malgré l’importance nationale qu’il a acquise en attribuant cette étiquette à ses rivaux républicains. Le candidat démocrate s’est plutôt concentré sur le bilan de M. Trump et sur sa campagne fondée sur la peur.
M. Vance a également abordé le débat différemment, adoucissant le ton plus énergique pour lequel il est devenu connu lors de ses nombreuses apparitions télévisées depuis qu’il a rejoint la campagne républicaine.
Verdict partagé
Les deux candidats ont lancé des piques sur les plans de l’autre parti concernant le logement, la santé et l’immigration. Peu d’informations ont été recueillies sur la politique étrangère et le commerce, malgré quelques commentaires sur le maintien des emplois aux États-Unis.
Il y a eu un désaccord flagrant vers la fin du débat lorsque M. Vance n’a pas voulu répondre à la question directe de M. Walz sur la défaite de Donald Trump aux élections de 2020.
M. Walz a déclaré que le déni devait cesser, car il «déchire» le pays. Il a dit aux téléspectateurs qu’ils avaient le choix entre «qui va honorer la démocratie et qui va honorer Donald Trump».
Lors d’une soirée organisée par Education Minnesota, le syndicat représentant les enseignants et les professionnels de soutien, cette réponse a suscité de vives réactions.
«J. D. Vance s’est disqualifié à la dernière question du débat en refusant, jusqu’à présent, de dire que Joe Biden a gagné et que Donald Trump a perdu la dernière élection», a tranché la présidente de la Fédération américaine des enseignants, Randi Weingarten.
Les démocrates et les républicains ont tous deux affirmé que leur candidat avait remporté le débat.
La présidente de la campagne Harris-Walz, Jen O’Malley Dillon, a fait valoir que M. Walz avait montré exactement pourquoi Mme Harris l’avait choisi.
La campagne Trump a quant à elle estimé que M. Vance «a remporté sans équivoque le débat de manière dominante».
— Avec des informations de l’Associated Press