La plateforme de médias sociaux X, propriété d’Elon Musk a porté plainte, lundi, contre le groupe de défense libéral Media Matters for America, affirmant qu’il avait fabriqué un rapport pour montrer des messages des annonceurs à côté de messages néonazis et nationalistes blancs afin de «chasser les annonceurs de la plateforme et de détruire X».
Les annonceurs ont fui le site anciennement connu sous le nom de Twitter, inquiets de la diffusion de leurs publicités à côté de contenus pronazis – et des discours de haine sur le site web en général – tandis que le propriétaire milliardaire a attisé les tensions avec ses propres messages approuvant une théorie du complot antisémite.
IBM, NBCUniversal et sa société mère Comcast ont déclaré la semaine dernière qu’ils avaient arrêté de faire de la publicité sur X après que le rapport de Media Matters a indiqué que leurs publicités apparaissaient à côté de contenu faisant l’éloge des nazis. Il s’agit d’un nouveau revers alors que la plateforme tente de reconquérir les grandes marques et leurs montants publicitaires, la principale source de revenus de X.
Le rapport de Media Matters a relevé des publicités d’Apple et d’Oracle qui ont également été placées à côté de matériel antisémite sur X. Vendredi, l’organisme a déclaré avoir également trouvé des publicités d’Amazon, de NBA Mexico, de NBCUniversal et d’autres compagnies à côté de mots-clics nationalistes blancs.
Cependant X, basé à San Francisco, affirme dans sa plainte déposée devant le tribunal fédéral de Fort Worth, au Texas, que Media Matters a «sciemment et malicieusement» présenté des publicités à côté de contenus haineux «comme s’il s’agissait de ce que les utilisateurs typiques de X vivent sur la plateforme».
Selon la plainte de X, l’organisation à but non lucratif «a manipulé les algorithmes régissant l’expérience des utilisateurs sur X afin de contourner les mesures de protection et de créer des images de messages payés par les plus grands annonceurs de X à côté de contenus racistes et incendiaires, en donnant la fausse impression que ces combinaisons sont tout sauf ce qu’elles sont en réalité : fabriquées, inorganiques et extraordinairement rares».
Media Matters, basé à Washington, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires, lundi. Dans une déclaration antérieure, son président, Angelo Carusone, avait déclaré que «Musk a passé ces derniers jours à proférer des menaces juridiques sans fondement, à évoquer d’étranges théories du complot et à lancer des attaques personnelles vicieuses contre ses “ennemis“ en ligne».
M. Carusone a ajouté que Media Matters poursuivra son travail. «S’il nous poursuit, nous gagnerons», a-t-il affirmé.
Les annonceurs se montrent réticents à l’égard de X depuis le rachat de l’entreprise par Elon Musk il y a plus d’un an.
Ce mois-ci, M. Musk a également suscité l’indignation en répondant à un utilisateur qui accusait les Juifs de haïr les Blancs et en professant son indifférence à l’égard de l’antisémitisme. «Vous avez dit la vraie vérité», a écrit M. Musk dans une réponse sur X, mercredi dernier.
Elon Musk a été accusé de tolérer des messages antisémites sur la plateforme depuis son achat l’année dernière, et le contenu de X a fait l’objet d’une surveillance accrue depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.
Linda Yaccarino, présidente-directrice générale de X, a déclaré que «le point de vue de l’entreprise a toujours été très clair : la discrimination de la part de tous devrait cesser à tous les niveaux».
«Je pense que c’est quelque chose sur lequel nous pouvons et devons tous être d’accord», a-t-elle écrit sur la plateforme la semaine dernière.