MONTRÉAL — Le grand syndicat pancanadien Unifor demande au gouvernement fédéral de «se ressaisir et de faire sa part» pour assurer l’avenir du secteur aérospatial au pays.
Alors que le Conseil canadien d’Unifor est réuni à Montréal ces jours-ci, le syndicat en a profité pour dévoiler sa stratégie industrielle pour l’aérospatiale, lui qui représente 10 000 travailleurs dans l’industrie au pays.
L’industrie au Canada est passée de la quatrième à la sixième place en 20 ans, a déploré le directeur québécois d’Unifor, Daniel Cloutier. «Le danger de perdre notre place est bien réel» si un coup de barre n’est pas donné, a-t-il affirmé.
«Le gouvernement du Québec tient son bout, mais nous croyons que c’est au gouvernement fédéral de se ressaisir et de faire sa part. Ottawa contrôle trop de leviers qui ont un impact majeur sur l’industrie pour rester sur les lignes de côté», a ajouté M. Cloutier.
Il cite plusieurs leviers dont dispose le gouvernement fédéral: les politiques fiscales, les fonds de soutien dédiés à l’innovation, le commerce extérieur, la diplomatie, la juridiction sur le transport aérien et celle sur la défense.
«Les tendances récentes nous inquiètent», a ajouté le dirigeant d’Unifor, qui est affilié à la FTQ au Québec. Il souligne entre autres que les dépenses en recherche et développement en 2023 ont été inférieures à ce qu’elles étaient en 2018.
Des suggestions
Unifor propose une vingtaine de recommandations pour renforcer et assurer un solide avenir pour l’industrie.
Parmi celles-ci, Unifor suggère au Canada de développer une stratégie de lutte contre les incendies de forêt qui permettrait d’optimiser le recours à l’expertise de l’industrie aéronautique en la matière, avec les avions-citernes par exemple.
En plus du marché intérieur, cette voie devrait aussi être empruntée pour accroître les exportations, suggère le syndicat, puisque les incendies de forêt ont aussi ravagé plusieurs pays d’Europe.
Unifor recommande également d’implanter, voire d’intensifier une politique de «service au Canada» pour assurer l’entretien et la réparation des équipements aéronautiques qui sont exploités par les municipalités ou les gouvernements provinciaux et fédéral, tant dans le secteur de la défense que celui de la garde côtière et de la lutte contre les incendies de forêt.