Après un 1er juillet difficile, la communauté répond à l’appel de la SPCA de Montréal

Laurie Trottier, La Presse Canadienne
Après un 1er juillet difficile, la communauté répond à l’appel de la SPCA de Montréal

MONTRÉAL — L’appel de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal a vraisemblablement été entendu: des centaines de personnes se sont déplacées dimanche dans le but de trouver un fidèle compagnon dans le cadre de la journée d’adoption sans frais de l’organisme.

En temps normal, Gabrielle Bilodeau, 13 ans, aurait sûrement dormi quelques heures de plus dimanche, au lieu de se rendre à la SPCA de Montréal vers 7 h 30 pour y faire la file.

«C’est un petit moment qui va compter pour une grosse partie de ma vie, ça vaut à 100 % la peine. Je suis contente», confie-t-elle, quatre heures plus tard, alors qu’elle jette des regards furtifs vers sa mère qui tient la cage dans laquelle se retrouve son nouvel animal de compagnie.

Le petit chaton noir de deux mois n’a pas encore de nom, mais Gabrielle a une longue liste de possibilités sur son téléphone. «Je voulais attendre de voir le chat pour choisir. Peut-être Pumpkin?», s’interroge-t-elle.

«C’est vraiment mon premier chat à moi. J’ai trouvé mon coup de cœur», lance Gabrielle, le sourire aux lèvres.

«On voulait absolument un chat de la SPCA, un chat de refuge. (…) C’est déjà des chats qui ont besoin de famille», ajoute sa mère, Caroline Dubois.

En effet, la SPCA de Montréal a constaté une hausse de 21 % des abandons dans les quatre premiers mois de l’année. En voyant arriver la date fatidique du 1er juillet, le refuge de Montréal s’«attendait au pire».

Ces craintes se sont matérialisées, annonce Laurence Massé, directrice générale de la SPCA de Montréal: «effectivement, dans les sept jours suivant le 1er juillet, ce sont plus de 150 animaux qui ont été abandonnés, dont un quart pour des raisons de déménagement».

«Malheureusement ce sont les chiens qui sont le plus touchés», déplore-t-elle.

Pour tenter de soulager la pression au refuge et trouver le plus grand nombre de familles possible, la SPCA de Montréal a organisé dimanche une journée sans frais d’adoption pour les animaux.

Ce genre d’événements revient quelques fois dans l’année, mais pour cette fois-ci, la SPCA a pu compter sur l’aide de Mondou et Purina pour l’organiser. Les partenaires ont fourni du personnel et de l’équipement pour faciliter le déroulement de la journée.

L’événement commençait à 11 h, mais les premiers venus sont arrivés vers 6 h 15 pour s’assurer de trouver leur nouvel ami. La SPCA s’attendait à accueillir environ 700 personnes. Dans la foule, des gens venaient de partout à travers Montréal, mais également de l’extérieur de l’île.

C’est le cas de Jennifer Kwok-Choon et ses deux filles, Madison et Tatiana, âgées de 17 ans et 11 ans, venues de Brossard pour l’occasion. «Nous sommes arrivées à 6 h 30, confie Mme Kwok-Choon. Il y avait (deux) personnes devant nous.»

Pour elle, pas question de chercher ailleurs pour le premier chat de ses enfants: «Je n’aime pas les animaleries. Je n’aime pas la commercialisation et je ne fais pas confiance aux éleveurs. (…) J’aime la SPCA et j’aime ce qu’ils font, et qu’ils tentent de sauver le plus d’animaux possible», ajoute-t-elle.

Cinq heures plus tard, les deux jeunes filles tenaient la cage d’un chat surnommé «Rain» dans leurs bras. «Ce sera un vraiment bel été pour elles», se réjouit leur mère.

Un changement législatif nécessaire

Le refuge montréalais avait une centaine de chats, une quarantaine de chiens et une cinquantaine de petits animaux comme des lapins et des souris à présenter aux visiteurs.

Si Laurence Massé se dit ravie de voir autant de personnes répondre à l’appel du refuge, elle affirme qu’un événement comme celui-ci ne s’attaque pas au fond du problème. Il faut plutôt que la législation change, notamment afin que les clauses interdisant les animaux dans les logements soient abolies, indique-t-elle.

«C’est plus de 400 animaux qui sont abandonnés chaque année juste à la SPCA de Montréal pour des raisons de déménagement et on sait très bien que ce fléau-là, c’est à l’entièreté du Québec qui se répertorie», déplore Mme Massé.

Elle invite les citoyens à se rendre sur le site de son organisme afin d’envoyer une lettre au gouvernement pour faire pression sur celui-ci.

En 2023, 4586 animaux ont trouvé un nouveau foyer à la SPCA de Montréal, selon le site internet de l’organisation.

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