QUÉBEC — Le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, pourrait faire savoir samedi s’il sera candidat dans l’élection complémentaire à venir dans Arthabaska.
Il parlera de ses «intentions» d’abord à ses militants réunis samedi en conseil national à Victoriaville, justement dans la circonscription d’Arthabaska.
«J’aimerais ça réserver ça à nos militants, c’est l’élégance élémentaire», a-t-il déclaré vendredi en conférence de presse à la Tribune de la presse parlementaire.
«Demain (samedi), je vais faire des annonces pour aller un peu plus loin. (…) Je suis en étroite collaboration avec notre candidat qui était là (aux élections générales en 2022) et avec l’association locale des conservateurs.»
Le chef du PCQ pourrait ainsi avoir enfin sa chance de faire son entrée à l’Assemblée nationale, car ce siège devrait se libérer bientôt.
Le député actuel, Éric Lefebvre, a annoncé en avril dernier qu’il allait briguer les suffrages au fédéral sous la bannière du Parti conservateur du Canada (PCC) de Pierre Poilievre lorsque des élections seront déclenchées, ce qui pourrait avoir lieu à tout moment.
Le départ de ce député, ex-caquiste maintenant éjecté du caucus, déclenchera donc une élection complémentaire dans Arthabaska, où le PCQ aurait des chances de l’emporter.
Selon un tout récent sondage Segma commandé par le Parti québécois dans Arthabaska, le PQ serait en avance avec 30 % des intentions de vote, mais le PCQ suivrait de près avec 26 %, tandis que la Coalition avenir Québec (CAQ) serait troisième à 23 %.
Le PQ a d’ailleurs tenu son conseil national la fin de semaine dernière à Victoriaville.
C’était pourtant devenu un bastion du parti de François Legault: la CAQ avait raflé la circonscription avec presque 52 % des voix en 2022, alors que le PCQ avait fait bonne figure en terminant deuxième.
Mais les appuis de la CAQ ont beaucoup fondu depuis, a fait valoir le chef du PCQ, en refusant toutefois de s’avancer sur les probabilités de sa formation de gagner la mise dans Arthabaska.
«Je ne suis pas astrologue, je ne veux pas me lancer là-dedans. Il est trop tôt, on ne sait pas encore quand l’élection aura lieu», a répondu M. Duhaime.
Le PQ avait demandé la démission de M. Lefebvre dès qu’il avait fait connaître ses intentions, en faisant valoir qu’on ne peut faire pleinement son travail de député à l’Assemblée tout en faisant campagne au fédéral.
Éric Duhaime a refusé d’aller aussi loin, lui qui pourtant est en général assez prompt pour réclamer la démission des députés à l’Assemblée nationale.
«Je vais laisser M. Lefebvre et M. Poilievre répondre à ces questions», s’est-il contenté de dire.
Le thème du conseil national est l’économie, un «heureux hasard», a dit M. Duhaime, au lendemain de la mise à jour économique du ministre des Finances, Eric Girard: le gouvernement élimine notamment un crédit d’impôt pour les aînés de 60 à 64 ans pour ne pas aggraver jusqu’à 12,7 milliards $ son déficit actuel de 11 milliards $.
Le gouvernement «tripote les chiffres» avec «quelques entourloupettes» du ministre des Finances, a dénoncé M. Duhaime.
Parmi les propositions, une solution pour solutionner la crise du logement: le «fractionnement du revenu pour tous».
Un Québécois qui offre gratuitement ou contre un loyer une chambre vide à une autre personne d’âge adulte pourrait ainsi fractionner son revenu avec son nouveau colocataire.
Un gouvernement du PCQ offrirait ainsi un crédit d’impôt non remboursable, résultant de ce fractionnement, pouvant atteindre un maximum de 10 000 $ par année d’imposition.
Le PCQ veut également s’engager à réduire les surverses des eaux usées par les municipalités, pour protéger les lacs et cours d’eau du Québec, mais du même souffle, il veut par ailleurs supprimer la fréquence minimale des vidanges de fosses septiques.
Parmi les invités spéciaux à ce conseil national, il y a le sénateur conservateur Leo Housakos ainsi que l’avocat et ancien ministre libéral Marc Bellemare.