Bandes criminelles: «le nerf de la guerre, c’est le renseignement», dit Bonnardel

Stéphane Blais, La Presse Canadienne
Bandes criminelles: «le nerf de la guerre, c’est le renseignement», dit Bonnardel

MONTRÉAL — Le partage de renseignements est le nerf de la guerre contre le recrutement de jeunes par les milieux criminels, a répété le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, vendredi avant-midi, en réitérant qu’il faisait entièrement confiance aux policiers.

Le ministre a convié les médias vendredi après une rencontre avec la directrice générale de la Sûreté du Québec, Johanne Beausoleil, le chef de la police de Montréal, Fady Dagher, et le chef de la police de Laval, Pierre Brochet.

Le combat contre le crime organisé, «c’est celui de tous les policiers du Québec qui travaillent pour protéger et rassurer les Québécois» et les policiers travaillent «main dans la main», en participant à des opérations conjointes et en partageant des renseignements, a tenu à rassuré le ministre.

«Le nerf de la guerre face au crime organisé, face au crime dans son ensemble, c’est le renseignement», a répété François Bonnardel qui a demandé aux parents et enseignants qui ont des informations concernant des activités criminelles «de les partager avec les policiers pour nous donner un coup de main pour prévenir au lieu de guérir».

Jeudi, le chef du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Fady Dagher, avait lancé un appel semblable aux parents de jeunes recrutés par des gangs criminels.

Il leur avait demandé d’écouter les policiers s’ils frappent à leur porte pour leur signaler que leurs enfants vont avoir des ennuis.

Dans les derniers mois, le SPVM a procédé à une série d’arrestations de suspects de plus en plus jeunes pour des activités liées aux gangs.

«Ça m’écœure de voir des jeunes être utilisés par ces gangs de rue pour faire la sale job», a expliqué le ministre Bonnardel en ajoutant que «c’est un changement de paradigme complet entre ce que le Québec a connu il y a une trentaine d’années dans la guerre des motards».

Incendie mortel: la police arrête 2 suspects

Environ une heure après le point de presse du ministre, le SPVM a indiqué avoir procédé à l’arrestation de deux suspects en lien avec l’incendie majeur survenu le 4 octobre dernier sur la rue Notre-Dame Est, qui a causé la mort de deux touristes, une mère et sa petite fille.

Mercredi, le SPVM avait annoncé avoir arrêté la semaine dernière sept adolescents âgés de 14 à 17 ans, qui appartiendraient à un gang basé dans l’arrondissement de Saint-Léonard. Ils sont soupçonnés de nombreux crimes violents, notamment d’incendie criminel et d’extorsion.

La police a également arrêté un adolescent de 15 ans en lien avec une tentative d’incendie criminel survenue le week-end dernier et cette semaine, trois personnes, dont un mineur, ont été arrêtées en lien avec une fusillade dans un immeuble du Vieux-Montréal.

Il y a également eu le cas d’un adolescent de 14 ans, de Montréal, qui est décédé dans la région de la Beauce après avoir été apparemment envoyé pour attaquer un bunker qui appartiendrait à un gang affilié aux Hells Angels à Frampton.

«C’est dégueulasse de voir qu’on utilise des jeunes de 14 ans pour faire la sale job comme on a vu à Frampton» et «on a un combat à faire, tous ensemble, comme société, pour ramener ces jeunes qui tombent» dans la criminalité, a indiqué François Bonnardel.

Jeudi, le premier ministre du Québec, François Legault, avait qualifié d’épouvantable et d’inacceptable le recrutement d’adolescents par le crime organisé.

Revoir les peines?

Plusieurs sujets ont été abordés lors de la rencontre avec les chefs de police, dont la hausse du recrutement de jeunes par les milieux criminels, au sein de gangs de rue. La violence armée que cela entraîne est particulièrement préoccupante à Montréal et à Laval.

Le phénomène de recrutement de jeunes par les milieux criminels serait aussi préoccupant ailleurs au pays.

Le ministre Bonnardel a indiqué qu’il compte discuter du sujet lors d’une rencontre avec ses homologues la semaine prochaine à Yellowknife.

Le durcissement des peines pour les mineurs devrait faire partie des conversations.

«C’est un des points nécessairement qui est important pour les corps de police, à savoir si on devrait durcir les peines» et «pour les policiers et pour une majorité de la population, ça doit être revu, dans certains cas», a indiqué le ministre.

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires