Chefferie du PLQ: Rodriguez se dit «confortable» de laisser planer le suspense

Michel Saba et Thomas Laberge, La Presse Canadienne
Chefferie du PLQ: Rodriguez se dit «confortable» de laisser planer le suspense

HALIFAX — Le lieutenant politique de Justin Trudeau pour le Québec et ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, assure qu’il n’a toujours pas décidé s’il se lancera dans la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) et dit ne pas être mal à l’aise de laisser planer le suspense alors qu’il côtoie ses collègues durant une retraite de trois jours du cabinet fédéral.

«Moi, je suis très confortable. Je suis très confortable», a-t-il insisté devant les journalistes qui le questionnaient à Halifax, lundi, sur le fait qu’il soit assis entre deux chaises avec Québec.

M. Rodriguez, pressé de savoir pourquoi il tarde tant à se brancher, a expliqué qu’il n’entend pas «faire la cassette» et ne rien avoir à annoncer pour le moment.

«Vous me connaissez. Vous me connaissez très bien. Je suis toujours très direct. Je viens vous voir. J’aime ça vous voir. Je ne me cache jamais. Et je viens vous voir lorsque j’ai des choses à dire. Je n’ai jamais la cassette.»

Mais c’est pourtant sa plus précieuse bobine qu’il a fait jouer lorsque questionné à savoir s’il est en train d’attendre au lendemain de l’élection partielle dans LaSalle-Émard-Verdun, un bastion que les libéraux fédéraux ne peuvent se permettre de perdre, pour annoncer sa décision de tirer sa révérence.

«Je veux saluer notre candidate dans LaSalle-Émard-Verdun qui est vraiment excellente. (…) J’ai eu la chance de l’accompagner dans du porte-à-porte, une personne qui est vraiment collée sur les réalités du terrain, qui est près de ses gens, qui comprend les enjeux locaux», a-t-il commencé dans ce qui avait les allures de classe de maître.

Une source au sein du PLQ a toutefois indiqué à La Presse Canadienne que des gens dans l’entourage de Pablo Rodriguez faisaient des démarches en coulisses en vue d’une éventuelle course pour la chefferie et qu’il serait très surprenant que le ministre fédéral ne se lance pas.

Questionné plus tôt en matinée, le premier ministre Justin Trudeau a dit que «Pablo va prendre ses propres décisions».

Mais qu’est-ce que dit sur l’état des troupes le fait qu’un influent ministre ait le pied dans la porte et envisage sérieusement de tirer sa révérence? «Ça ne dit pas grand-chose sur tout le monde, a déclaré M. Trudeau. Tout le monde va faire son propre choix.»

Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, dont le nom circulait depuis plusieurs mois en coulisses pour la chefferie du PLQ, a confirmé qu’il avait fermé la poste à cette avenue. Il a réitéré que «ça prend des voix fortes du Québec à Ottawa pour faire avancer le Québec et faire avancer l’entièreté du pays».

Deux candidats confirmés

Pour l’instant, seuls l’ancien maire de Montréal, Denis Coderre, et l’ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Charles Milliard, ont officiellement fait le saut pour succéder à Dominique Anglade.

Il y a deux semaines, M. Milliard a affirmé à La Presse Canadienne qu’il avait été approché par les troupes de Justin Trudeau pour se présenter à l’élection partielle dans LaSalle-Émard-Verdun. Il a indiqué avoir «considéré» puis «refusé» l’offre pour se concentrer sur la course à la direction des libéraux provinciaux.

Le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, est aussi sollicité pour la chefferie libérale et il n’a pas fermé la porte à se lancer.

Le député du PLQ de Marguerite-Bourgeoys, Frédéric Beauchemin, continue de dire qu’il est en réflexion, mais il devrait se lancer prochainement.

La course à la chefferie du PLQ doit débuter en janvier 2025. Le prochain chef libéral sera choisi à l’été de cette même année.

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