QUÉBEC — Christine Fréchette prend du galon dans le gouvernement Legault: elle a accédé jeudi après-midi au poste de superministre de l’Économie et de l’Énergie, en remplacement de Pierre Fitzgibbon.
Le premier ministre François Legault a été forcé de procéder à cet ajustement ministériel dans la foulée de la démission de M. Fitzgibbon, mercredi, quelques jours seulement avant le début d’une commission parlementaire importante sur l’énergie.
Le délicat ministère de l’Immigration que pilotait Mme Fréchette se retrouve maintenant entre les mains de Jean-François Roberge, qui cumulait déjà les postes de ministre de la Langue française et responsable des Relations canadiennes.
Mme Fréchette et M. Roberge ont prêté serment à Québec en fin d’après-midi en compagnie du premier ministre Legault.
«Je vais m’y investir au meilleur de moi-même, je vais tout donner pour faire avancer le Québec en termes de développement économique et de transition énergétique», a affirmé Mme Fréchette lors d’une courte déclaration aux journalistes.
La ministre Fréchette a dit qu’elle se mettrait au travail rapidement pour être prête pour l’étude de l’important projet de loi 69 sur l’énergie, sur lequel travaillait depuis plusieurs mois M. Fitzgibbon.
«Je vais arriver préparée pour accueillir les groupes au sujet de ce projet de loi très important», a-t-elle assuré.
Legault veut s’impliquer
En conférence de presse quelques heures plus tôt à Rimouski, le premier ministre François Legault avait toutefois laissé savoir qu’il s’investirait personnellement dans ce dossier.
«Déjà, je rencontre régulièrement (le PDG d’Hydro-Québec) Michael Sabia, a déclaré M. Legault. C’est un projet qui m’excite, m’emballe. (…) C’est clair que je vais continuer de m’impliquer.»
«Donc, oui, il y aura une ou un ministre responsable de l’Énergie, mais en bout de ligne, que ce soit un projet de loi, une décision d’investissement d’une entreprise, ça prend l’accord du premier ministre», a-t-il renchéri.
Le projet de loi 69, que M. Fitzgibbon a déposé en juin dernier, est imposant et aborde plusieurs aspects, notamment les tarifs d’électricité.
Avant de faire le saut en politique en 2022, Christine Fréchette a été présidente et directrice générale de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, de 2016 à 2021. Elle a également été directrice des relations externes et institutionnelles chez Montréal International, de 2014 à 2016.
Mme Fréchette, âgée de 54 ans, détient à la base une formation en administration de HEC Montréal et en relations internationales de l’Université Laval.
Devant les journalistes, le premier ministre Legault a vanté les compétences économiques de la nouvelle superministre.
«Christine, c’est une jeune femme brillante qui a fait pas mal toute sa carrière dans le développement économique», a-t-il dit avec le sourire.
Il a reconnu qu’elle avait devant elle un dossier imposant et l’a remerciée d’avoir accepté ce «grand défi».
Roberge cumule les dossiers
De son côté, Jean-François Roberge chapeautera le dossier complexe de l’Immigration, en plus de la longue liste de responsabilités qui lui incombaient déjà.
Dans les derniers mois, le gouvernement du Québec était à couteaux tirés avec Ottawa notamment sur l’immigration temporaire.
«On n’a pas terminé de convaincre Ottawa, mais on ne lâchera pas le morceau, a-t-il soutenu. C’est inacceptable de voir le nombre d’immigrants temporaires qui sont sur le territoire québécois en ce moment.»
En plus de ces nouvelles fonctions, M. Roberge était déjà responsable des dossiers de la langue française, des relations canadiennes, de la francophonie canadienne, des institutions démocratiques, de l’accès à l’information et de la protection des renseignements personnels et de la laïcité.