MONTRÉAL — Les délégués de Québec solidaire (QS) désigneront officiellement Ruba Ghazal comme co-porte-parole féminine du parti à l’occasion d’un congrès spécial qui se tiendra ce week-end en mode virtuel.
La députée de Mercier est la seule candidate à la succession d’Émilise Lessard-Therrien, qui a démissionné au printemps dernier, citant des conflits avec la garde rapprochée du co-porte-parole masculin, Gabriel Nadeau-Dubois.
Mme Ghazal, qui se qualifie elle-même d’enfant de la loi 101, sera donc nommée samedi, en fin de journée.
Elle entrera en scène au moment où M. Nadeau-Dubois, lui, la quittera temporairement, le temps d’un congé parental de trois mois. C’est donc elle qui sera chargée d’interpeller le premier ministre François Legault en Chambre lors de la période des questions.
D’origine palestinienne, née au Liban, Ruba Ghazal est membre fondatrice de QS. Elle a été élue députée de Mercier en 2018, puis réélue en 2022. Elle défend actuellement les dossiers liés à l’éducation, à la langue française et à la condition féminine.
Réforme des règles internes
Le congrès sera aussi appelé à modifier les statuts du parti, qui datent de 2006, afin notamment de faire de l’un des deux co-porte-parole le chef de QS au sens de la loi électorale.
À l’heure actuelle, c’est le secrétaire général de QS qui a ce statut légal de «chef». Les courses au porte-parolat n’étant pas de réelles courses à la chefferie, les candidats ne peuvent recueillir de dons pour leurs campagnes.
Si la proposition est adoptée, le parti souligne qu’elle ne changera rien au rôle des co-porte-parole, et le «chef» ne sera pas automatiquement fait chef parlementaire.
Présentement, c’est M. Nadeau-Dubois qui est chef parlementaire de QS; il pose les questions à M. Legault en Chambre et participe aux débats des chefs en période électorale.
«On garde notre fonctionnement de co-leadership paritaire et démocratique qui fait notre force, et si la réforme des statuts passe en congrès, le Directeur général des élections (DGEQ) nous permettra de faire des courses avec plus de financement et de participation des membres», selon l’attaché de presse de QS, Charles Castonguay.
Par ailleurs, les délégués se prononceront sur les propositions visant à élire les co-porte-parole au suffrage universel, à permettre les référendums internes et à ne laisser aucun membre orphelin d’association, l’objectif étant d’augmenter la participation des membres.
À l’échelle de la province, QS aurait perdu des plumes depuis deux ans.
Le parti serait présentement quatrième derrière le Parti québécois (PQ), la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) dans les intentions de vote, selon l’agrégateur de sondages Qc125.
Si une élection générale avait lieu aujourd’hui, QS ne récolterait que neuf sièges, soit trois de moins qu’en 2022, selon Qc125.
