Construction: des employeurs veulent plus de mobilité et de polyvalence des salariés

Lia Lévesque, La Presse Canadienne
Construction: des employeurs veulent plus de mobilité et de polyvalence des salariés

De grandes associations patronales du secteur de la construction aimeraient obtenir encore plus de mobilité et de polyvalence de la part des travailleurs que ce que propose la réforme du ministre du Travail, Jean Boulet.

Dans le cadre des audiences sur le projet de loi, jeudi à l’Assemblée nationale, l’Association de la construction du Québec (ACQ) et l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) ont toutes deux salué la réforme, qui va dans la bonne direction, selon elles.

Toutefois, elles auraient aimé que Québec pousse encore plus loin les dispositions sur la mobilité des travailleurs que celles du projet de loi.

Maxime Rodrigue, pdg de l’APCHQ, a demandé au ministre de favoriser plutôt «la pleine mobilité» des travailleurs «dans les régions limitrophes» pour le secteur résidentiel. 

«Il faut la pleine mobilité dans les régions limitrophes. Je rappelle que 90 % des travailleurs du secteur résidentiel oeuvrent à moins de 100 kilomètres de leur lieu de résidence, mais qu’encore aujourd’hui, pour des raisons de découpage territorial, un travailleur qui se trouve à Berthier ne peut travailler à Trois-Rivières, mais pourrait aller travailler à Brossard, par exemple», a illustré Isabelle Demers, vice-présidente développement stratégique, affaires publiques et innovation à l’APCHQ.

L’APCHQ a aussi requis plus de polyvalence de la part des travailleurs dans les métiers de finition dans son secteur, celui du résidentiel.

L’Association de la construction, quant à elle, estime que «la définition prudente» de la polyvalence des travailleurs, dans le projet de loi, soit les critères pour permettre une plus grande polyvalence des travailleurs, est trop limitative. 

«En permettant à tous les travailleurs d’être plus polyvalents, on favorise une meilleure fluidité dans l’exécution des tâches sur le chantier et on donne plus d’options aux entrepreneurs dans la gestion du travail», a plaidé Pierre Hamel, directeur des affaires publiques et gouvernementales à l’ACQ.

Le ministre Boulet a toutefois insisté sur le fait qu’il devait veiller à un juste équilibre. «La polyvalence, je voulais m’assurer que ce soit quand même équilibré. La santé-sécurité des travailleurs me préoccupe. La compétence des travailleurs nous préoccupe et aussi la qualité des travaux de construction. C’est pour ça que la définition est relativement prudente», a-t-il justifié.

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