Coutts: les condamnés étaient prêts à se battre contre les policiers, dit le juge

Bill Graveland, La Presse Canadienne
Coutts: les condamnés étaient prêts à se battre contre les policiers, dit le juge

LETHBRIDGE, Alta. — Un juge de l’Alberta affirme que les preuves montrent que deux hommes condamnés pour leur rôle lors du blocus frontalier de 2022 près de Coutts, en Alberta, étaient préparés à une éventuelle fusillade avec la police.

Le juge David Labrenz a déclaré mardi que si un jury avait déclaré Anthony Olienick et Chris Carbert non coupables de complot visant à assassiner des policiers lors du blocus, il avait cependant déclaré les deux hommes coupables de méfait et de possession d’une arme dans un but dangereux.

Olienick a également été reconnu coupable de possession d’une bombe artisanale.

Le juge a déclaré au tribunal qu’il acceptait les verdicts comme preuve que le jury pensait que les deux hommes avaient apporté des armes, des munitions et des gilets pare-balles lors de l’affrontement de deux semaines non seulement pour se montrer ou chasser des animaux, mais dans un but plus sinistre.

«C’était pour soutenir le blocus et s’engager dans une guerre avec la police si cette éventualité se présentait», a soutenu M. Labrenz.

Les hommes ont été arrêtés en février 2022 à l’occupation qui a bloqué la circulation au poste frontalier canado-américain pour protester contre les règles liées à la COVID-19 et les mandats de vaccination.

Le jury a rendu ses verdicts le 2 août, après un procès de deux mois. Étant donné que les motifs des verdicts du jury sont secrets, le juge doit déterminer les faits qui, selon lui, sous-tendent les décisions.

L’audience de détermination de la peine doit se poursuivre jeudi. Lundi, les avocats de la Couronne et de la Défense ont présenté des arguments sur la manière dont le juge devrait interpréter les verdicts.

La décision du juge Labrenz fait écho à l’argument de la Couronne selon lequel les condamnations pour port d’armes indiquent que les jurés pensaient que les hommes étaient prêts à se battre contre la police.

Les hommes ont offert des explications plus bénignes au procès. Carbert a déclaré au tribunal qu’il avait apporté ses nouveaux fusils pour chasser les coyotes et pour se montrer.

Il a également minimisé les messages texte envoyés à sa mère parlant d’une guerre à venir à laquelle il pourrait ne pas survivre.

Le juge Labrenz a soutenu que ces déclarations n’étaient pas plausibles, ajoutant que Carbert avait menti à la barre lors des audiences préliminaires.

«M. Carbert a démontré à l’époque, comme aujourd’hui, qu’il est prêt à mentir sous serment quand cela lui convient», a dit M. Labrenz.

«Je conclus que M. Carbert, comme M. Olienick, était prêt à s’engager dans une fusillade avec la police (..) C’était une situation extrêmement dangereuse.»

Le juge a affirmé qu’il avait aussi accepté comme vrais les commentaires d’Olienick aux femmes policières infiltrées, dans lesquels il a déclaré qu’il considérait le blocus comme une guerre, que des armes étaient nécessaires pour la crédibilité et qu’il aimerait trancher la gorge des policiers.

L’avocate d’Olienick, Marilyn Burns, a suggéré que les preuves étaient entachées parce que les agents infiltrés flirtaient avec Olienick pour obtenir des informations.

Me Burns a souligné les émojis en forme de cœur sur certains SMS entre Olienick et un agent.

Le juge Labrenz a déclaré que les émojis en forme de cœur sont souvent utilisés pour approuver quelque chose que quelqu’un a écrit.

«Je ne trouve aucune base pour conclure que les opérateurs ont utilisé la romance ou toute autre connexion de mauvais goût pour provoquer des conversations.

«Je ne vois pas non plus comment cela pourrait inciter quelqu’un à dire ce qu’il a dit, a affirmé le juge. Je trouve simplement cette suggestion offensante.»

Partager cet article
S'inscrire
Me notifier des
guest
0 Commentaires
plus ancien
plus récent plus voté
Inline Feedbacks
Voir tous les commentaires