QUÉBEC — Malgré la crise du logement qui sévit actuellement, ce sont les locataires québécois qui ont le gros bout du bâton par rapport aux propriétaires, clame le chef conservateur Éric Duhaime. Il argue que le cadre réglementaire est déjà très strict pour ceux qui possèdent des immeubles et qu’il ne faut pas en ajouter une couche avec le projet de loi 65.
«Au Québec, il y a déjà un rapport de force beaucoup plus important pour les locataires que pour les propriétaires que partout ailleurs chez nos voisins», a lancé Éric Duhaime en point de presse jeudi.
Selon lui, il existe déjà trop de normes et de réglementations qui encadrent ce que peuvent faire et ne pas faire les propriétaires.
«Les propriétaires ne peuvent pas augmenter de façon exponentielle leur logement. Ils ne peuvent pas évincer les gens pour le plaisir. Ils ne peuvent pas demander un dépôt de garantie pour se protéger si jamais les gens fuient. Au Québec, c’est tellement réglementé que les propriétaires ne peuvent pas profiter de la rareté du logement», soutient-il.
«Pas le Far West»
Le chef conservateur a convoqué la presse pour marquer son opposition au projet de loi 65 déposé mercredi par la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, qui vise à imposer un moratoire de trois ans sur les évictions et à mieux protéger les locataires aînés.
«On trouve ça décourageant de voir la Coalition avenir Québec s’inspirer de Québec solidaire pour brimer les droits des propriétaires d’immobiliers locatifs au Québec. (…) Tout est déjà très normé au Québec, ce n’est pas le Far West», affirme-t-il.
Selon Éric Duhaime, il faut déréglementer et libéraliser le marché immobilier au Québec pour stimuler la construction.
Le projet de loi compte aussi élargir la «loi Françoise David» pour faire passer l’âge pour être protégé contre les évictions de 70 à 65 ans.
Éric Duhaime croit que cette mesure va encourager la discrimination envers les aînés. «Si les propriétaires ont le choix entre prendre quelqu’un de 65 ans ou de 30 ans, ils vont prendre quelqu’un de 30 ans», soutient-il.
«Régime totalitaire»
Lors du point de presse, le chef conservateur était accompagné par l’ancien président des gens d’affaires du Vieux-Québec, Jean-Pierre Du Sault.
Ce dernier craint que l’État prenne de plus en plus de place au détriment de la libre entreprise.
«Comme entrepreneur, ça m’inquiète pour les générations futures. Qu’est-ce qu’on veut? On veut un régime totalitaire? On veut que le gouvernement contrôle tous les logements? Est-ce que c’est réellement ce qu’on veut au Québec?» a demandé l’homme qui possède une centaine de logements.