Débat des chefs à la radio en C.-B., sur le coût de la vie, les opioïdes et la santé

Chuck Chiang, La Presse Canadienne
Débat des chefs à la radio en C.-B., sur le coût de la vie, les opioïdes et la santé

VANCOUVER — Les chefs de partis en Colombie-Britannique se sont affrontés mercredi sur le coût de la vie, les soins de santé, les théories du complot et la crise des opioïdes lors de leur premier et unique débat radiophonique de cette campagne électorale.

Le débat d’une heure, sur les ondes de la station de radio de Vancouver CKNW, réunissait pour la première fois le chef néo-démocrate David Eby (premier ministre sortant), le chef conservateur John Rustad et la cheffe du Parti vert, Sonia Furstenau, en vue du scrutin du 19 octobre.

M. Rustad a accusé à plusieurs reprises M. Eby de dire des «mensonges éhontés» au sujet des conservateurs, tandis que Mme Furstenau a déclaré que ses rivaux ignoraient les causes profondes du coût de la vie et de la crise des opioïdes en Colombie-Britannique, préférant les expédients.

Le débat a commencé de manière assez civile avec une question sur le coût de la vie. M. Eby a déclaré que ces questions étaient «difficiles» pour les ménages et que sa proposition de réduction d’impôt pour la classe moyenne visait justement à réduire les dépenses des citoyens.

M. Rustad a convenu que le coût de la vie était le principal enjeu de cette campagne et il a demandé «pourquoi tout à coup maintenant» M. Eby parlait de réduction d’impôt.

Mme Furstenau a déclaré qu’il était «fascinant» que ni M. Eby ni M. Rustad ne veuillent parler des problèmes qui, selon elle, rendent la propriété inaccessible dans la province, notamment la «financiarisation» du logement et une industrie des combustibles fossiles «rétrograde».

Mais M. Eby a rapidement essayé de se concentrer sur la liste des candidats conservateurs, citant à plusieurs reprises une publication sur les réseaux sociaux de Chris Sankey, qui a suggéré que les vaccins contre la COVID-19 «causaient le sida».

M. Sankey, membre de la communauté Tsimshian de la bande Lax Kw’ Alaams, avait évoqué en octobre dernier un «syndrome d’immunodéficience acquise par le vaccin».

«Quand vous ne pouvez même pas admettre que c’est problématique, que vous n’êtes pas d’accord, alors comment pourriez-vous gérer le système de santé ?», a demandé M. Eby au chef conservateur. M. Rustad a répondu: «J’aime la façon dont (M. Eby) s’en prend à un candidat autochtone».

«David Eby veut adopter une attitude négative (…) parce qu’il ne peut pas défendre son bilan, il ne peut pas défendre ce qu’il fait.»

Mme Furstenau a ajouté que la province avait besoin de personnes qui n’utilisaient pas «Twitter et les théories du complot» pour guider leur réflexion.

Crise des opioïdes

Lorsque la discussion a porté sur la crise des opioïdes, M. Rustad a déclaré que les politiques néo-démocrates en matière d’«approvisionnement sûr et de décriminalisation avaient échoué» et que les conservateurs adopteraient une «approche de bon sens» sur cette question.

Il a déclaré que les sites d’approvisionnement sûr seraient transformés en «sites d’accueil pour le rétablissement» des toxicomanes et que sous M. Eby, le gouvernement était devenu «l’un des plus gros trafiquants de drogue de la province».

Mme Furstenau, elle, a soutenu qu’il fallait mener une «guerre contre la pauvreté» et assurer un continuum de soins, au lieu de se concentrer uniquement sur les conséquences «les plus graves» de la crise des drogues toxiques, qui a fait plus de 15 000 morts depuis la déclaration d’une «urgence de santé publique» en Colombie-Britannique en 2016.

Le seul débat télévisé de cette campagne en Colombie-Britannique aura lieu le 8 octobre.

Les chefs de parti devaient se retrouver plus tard mercredi lors d’un événement organisé par la Chambre de commerce du Grand Vancouver.

Le chef conservateur Rustad a par ailleurs été informé par une campagne œuvrant pour mettre fin à la violence contre les femmes qu’on lui retirait la permission de porter une épinglette en peau d’élan destinée à démontrer son soutien à cette cause.

La cofondatrice de la campagne «Moose Hide», Raven Lacerte, explique dans une lettre que les dirigeants élus ont un niveau de responsabilité unique de maintenir les normes de base du respect, «y compris le respect des peuples autochtones et des personnes se trouvant sur tout le spectre des genres». Or, Mme Lacerte ajoute que le chef conservateur «ne respecte pas ces normes».

L’équipe de campagne conservatrice n’a pas répondu à une demande de commentaires sur la lettre.

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