Des entreprises souhaitent la fin du lock-out dans les ports en Colombie-Britannique

Chuck Chiang, La Presse Canadienne
Des entreprises souhaitent la fin du lock-out dans les ports en Colombie-Britannique

VANCOUVER — Des chefs d’entreprise de la Colombie-Britannique exhortent les employeurs portuaires et plus de 700 travailleurs syndiqués à résoudre leur conflit immédiatement alors que le transport maritime est paralysé le long de la côte ouest du Canada.

La BC Maritime Employers Association (BCMEA) a déclaré qu’aucune négociation n’était prévue un jour après avoir lancé ce qu’elle appelle un lock-out défensif contre les membres de la section locale 514 de l’International Longshore and Warehouse Union (ILWU).

Les travailleurs en lock-out ont commencé à faire du piquetage devant les terminaux de la province, la plupart dans le Grand Vancouver, mais aussi environ 70 travailleurs à Prince Rupert et 20 à Nanaimo.

Des dizaines de travailleurs portant des pancartes et agitant des drapeaux syndicaux bleus ont installé un abri en bâche avec des chaises pliantes à l’entrée des terminaux Neptune dans la municipalité de North Vancouver, tandis que des véhicules qui passaient klaxonnaient en signe de soutien.

La présidente du Greater Vancouver Board of Trade, Bridgitte Anderson, a déclaré que l’arrêt de travail au port de Vancouver – le plus grand du Canada – survient à un moment critique pour l’économie, et son organisation appelle le gouvernement fédéral à «intervenir immédiatement».

La présidente de la Chambre de commerce de la Colombie-Britannique, Fiona Famulak, exhorte les employeurs, le syndicat et Ottawa à «trouver rapidement une solution avec diligence» pour éviter de nuire davantage à l’économie canadienne.

«La Chambre de commerce de la Colombie-Britannique soutient le droit à la négociation collective, a assuré Mme Famulak dans un communiqué. Cependant, l’incapacité de l’ILWU et de la BCMEA à négocier un nouvel accord et à éviter un autre arrêt de travail dans le plus grand port du Canada est décevante».

«Notre infrastructure portuaire est trop essentielle à la santé et au succès des entreprises et des travailleurs pour que ce conflit se poursuive un instant de plus.»

Les employeurs et les travailleurs représentés par la section locale 514 sont sans contrat depuis mars 2023.

Le conflit porte notamment sur l’automatisation des ports introduite par l’opérateur de terminaux portuaires DP World et sur ce que cela signifierait pour les niveaux de dotation en personnel syndiqué.

Plusieurs jours de négociations ont eu lieu la semaine dernière pour tenter de sortir de l’impasse, mais une «offre finale» des employeurs a amené le syndicat à réagir en déposant un avis de grève, ce qui a incité le patronat à mettre en lock-out les travailleurs à compter de lundi.

Le syndicat a estimé que ce lock-out à l’échelle de la province est une réaction excessive à son projet de mettre en œuvre uniquement une interdiction des heures supplémentaires, ajoutant qu’il croit que les employeurs tentent de forcer le gouvernement fédéral à intervenir.

Les employeurs, quant à eux, ont déclaré qu’ils devaient mettre en lock-out les travailleurs parce qu’un avis de grève permet au syndicat d’intensifier les moyens de pression sans préavis.

L’association des employeurs a également indiqué que son offre finale – qui reste sur la table – comprenait une augmentation salariale de 19,2 % sur une convention de quatre ans se terminant en 2027 et présentait une entente équitable «qui reconnaît les compétences et les efforts de 730 contremaîtres qui travaillent dur et de leurs familles».

Le syndicat a déclaré que l’offre ne répondait pas à ses préoccupations concernant les exigences minimales garanties en matière de dotation en personnel, étant donné que l’automatisation des ports a été introduite.

Le président du syndicat, Frank Morena, a déclaré que les négociateurs du syndicat étaient prêts à reprendre les négociations à tout moment.

De nombreuses perturbations

Le lock-out est le dernier d’une série de perturbations au port de Vancouver cette année, avec un arrêt de travail dans les deux principales compagnies ferroviaires nationales et des piquets de grève érigés dans les terminaux céréaliers entravant le transport maritime dans le port pendant l’été et l’automne.

Une grève de 13 jours a gelé le commerce dans les ports de la Colombie-Britannique en juillet 2023.

Mme Anderson a déclaré que la Chambre de commerce du Grand Vancouver a lancé un calculateur de fermeture des ports pendant l’arrêt de travail de 2023 pour illustrer les coûts économiques, et que le site web avait été relancé lors du dernier conflit.

«Il est impératif que le gouvernement canadien accorde la priorité à la croissance économique, à la chaîne d’approvisionnement, à la stabilité, au commerce et à l’investissement, en particulier en cette période critique», a déclaré Mme Anderson, soulignant l’élection présidentielle américaine et la probabilité que des politiques protectionnistes obligent le Canada à améliorer son offre sur le marché commercial mondial.

«Nous devons nous assurer de montrer que nous disposons de chaînes d’approvisionnement stables, que nous sommes un partenaire commercial fiable et que notre économie est en croissance, a-t-elle déclaré. Cela n’a pas été le cas ces dernières années, et c’est donc très inquiétant.»

La Chambre de commerce a affirmé que la dernière fermeture du port perturberait quotidiennement 800 millions $ de marchandises, chaque heure de fermeture alimentant l’inflation.

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